Grand Veymont ou l’archétype même du groupe que l’on garderait bien pour soi, telle une ouate Pop dans laquelle il fait bon s’abandonner.
Photo : Mélanie-Cortay
Grand Veymont sort un nouvel EP quatre titres qui intéressera tout ceux et celles qui peinent à se remettre de la disparition de Stereolab et Broadcast. De ces deux formations devenues cultes, on retrouve les orgues vintage et autres synthétiseurs analogiques ainsi qu’une voix féminine envoûtante, chantant en français. La subtile section rythmique est d’une redoutable efficacité. Telle est la signature de ce duo originaire du Vercors qui redore la Pop de chambre avec grâce et pudeur. Pas de rétro futurisme d’arrière boutique, les compositions possèdent cette instantanéité qui les rend farouchement contemporaines. Le groupe sait composer de belles ritournelles faciles d’accès mais complexes d’inventivité, comme des Montage ou Sagitarius du 21e siècle.
Repéré sur les compilations de La Souterraine, un de ses membres a même brillé au sein de formations singulières comme Gloria ou Aquaserge, mais sans allégeance à l’école musicale Prog-rock de Canterbury.
« Bois Barbu » ou « La Tête De La Dame » poursuivent l’effort Baroque et Krautrock entamé par les précurseurs cités plus haut, sans omettre quelques expérimentations chères a la formation de Birmingham Pram. Quant aux sons aquatiques de « Valse Tango » et « Le Prunier Noir », ils transportent les mélodies célestes vers des contrées plus psychédéliques. Ainsi les flutes et les bidouillages aux claviers de Josselin Varengo ainsi que la voix stratosphérique de Beatrice Morel-Journel s’inscrivent durablement dans le cortex.
On leur prédit un avenir radieux, tant qu’ils chercheront à atteindre les étoiles électroniques, sans pour autant quitter leur salon.
Mathieu Marmillot
Grand Veymont – Route du vertige
Label : Objet Disque
Sortie : 16 février 2018