Le retour réussi d’Editors avec Violence, un album plus équilibré et retrouvant régulièrement le charme mélodique d’antan…
Credit Photo : Rahi Rezvan
Editors, après un brillant démarrage (The Back Room, An End has a Start) qui les avait placés au coude à coude avec Interpol dans la course à l’héritage post-punk de la famille Joy Division, avait loupé son virage électronique, puis perdu et son aura et une grande partie de son public en banalisant sa musique dans un genre héroïque et fatigant : car soyons honnêtes, si notre nostalgie inextinguible envers Ian Curtis nous faisait aimer la voix de Tom Smith, qui a vraiment besoin d’un nouvel avatar de Simple Minds ?
« Violence » sera peut-être l’album du rétablissement pour Editors, tant il réussit à nous rappeler combien la qualité de certaines de leurs mélodies et la belle émotion du chant de Tom Smith ont pu compter pour nous il y a dix ans de cela. L’équilibre entre claviers et guitares est enfin trouvé – même s’il est impossible, bien entendu, de ne pas regretter la splendeur électrique de l’époque Chris Urbanovicz ! -, et les tendances à l’emphase que laissait craindre une pochette décourageante de pompiérisme relativement bien contrôlées.
Mieux encore, Editors explore même çà et là une (relative) légèreté grâce à des vocaux moins « caverneux » et à quelques touches musicales plus ludiques, qui laissent entrer un rai de lumière bienvenu dans un album qui n’échappe – évidemment – pas complètement à cette tristesse solennelle qui reste la marque du groupe. Et qui est une limite qu’on ne peut qu’encourager Tom Smith et sa bande à dépasser.
Pour le coup, on veut bien accompagner encore Editors un bout de chemin :
« Help me to carry the fire, to keep it alight together, together / Help me to carry the fire, this road won’t go on forever… » (No Sound but the Wind)
Oui, Tom, ne t’inquiète pas, on est encore là avec toi…
Eric Debarnot