La série-phénomène américaine termine sa deuxième saison entre larmes de tristesse et de joie. Retour sur ce succès populaire et émouvant qui parle de tout le monde à tout le monde.
A quoi reconnaît-on qu’une série est populaire ? probablement au fait qu’un épisode soit diffusé juste après la fameuse finale du Superbowl aux USA ? Ou bien que la série fait réagir beaucoup de monde sur les réseaux sociaux quant aux interrogations qu’elle pose en fin de saison ? ou bien qu’après un démarrage discret, elle batte tous les records d’audience et séduise toutes générations confondues ? Un peu tout cela à la fois, c’est certain. Et This Is us répond à tous ces critères.
Difficile d’évoquer sans spoiler la trame générale de ces deux saisons tant le final du pilote introductif est une merveille dans le genre : vous saurez donc, si vous n’avez encore jamais regardé un seul épisode, que nous suivons les destins de Randall, Kate et Kevin, les trois personnages principaux qui ont le point commun d’être nés le même jour. La série part donc de cette simple anecdote pour tisser des histoires enchevêtrées, de grands moments de joie ou de tristesse que connaissent les protagonistes, leurs proches, leurs amis ou tous les gens qui côtoient leur chemin à un moment donné de l’existence.
Le seul but de This Is Us est de montrer l’humanité au quotidien. La simplicité de la narration, qui fait le choix de mêler passé et présent, pour convoquer tous les éléments d’une série chorale et intergénérationnelle, s’oppose souvent à la complexité des situations, des personnes et de leurs choix de vie. Filiation, adoption, maladie, dépression, mariages, échecs : tout ce que traverse chaque homme, chaque femme au cours de sa vie est ici évoqué, avec justesse, parfois un peu d’empathie ou de trémolos, mais avec une sincérité qui touche direct au coeur, et parfois de manière inattendue.
Le projet véritablement casse-gueule aurait pu être d’une mièvrerie assumée, ou basculer complètement dans le pathos, mais, à l’image de sa bande-son qui regorge de douces pépites folk, la série choisit le versant intimiste et pastel dans la mise en scène de ces scènes de vie. Tous les acteurs criants de vérité amènent ce supplément de grâce (parfois) qui fait monter dans les strates des séries où l’on adore verser sa larme entre deux sourires, ces séries cocooning qui nous happent et ne nous lâchent pas. Si la saison 1 est parfaite en ce sens, la saison 2 pêche par contre par excès de drama et de surenchère dans la larmichette facile. Les mocassins légers ont laissé un peu trop la place aux gros sabots pour continuer d’adhérer complètement. Mais la force d’évocation est là, et les derniers instants de cette saison 2 qui s’achève ces jours-ci le confirment : Kate, Kevin et Randall n’ont pas fini de faire parler d’eux. Et nous de les suivre, le paquet de mouchoirs à portée des yeux.
Jean-françois Lahorgue
This Is Us, série (US) de Dan Fogelman
Deux saisons (18 épisodes de 45 minutes pour chaque saison)
Diffusion US : NBC (2016) Diffusion France : 6ter, Canal+ séries (2018)
D’accord avec ce constat : la saison 2 reste de bonne facture, mais elle n’est pas au niveau de la saison 1 qui est prodigieusement bonne !