Trois ans après la mort de sa mère, l’écrivaine Gudule, Mélaka* relate sa maladie dans une bande dessinée poignante. Entretien.
Ayant délaissé temporairement son petit village du Sud-Ouest où elle vit depuis dix ans, l’auteure revient sur cette période douloureuse évoquée dans Sous les bouclettes, durant laquelle sa mère est devenue progressivement prisonnière de son propre corps. Elle raconte ainsi comment elle a pu réaliser ce projet qui lui tenait tant à cœur : écrire une bande dessinée avec Gudule. En piochant dans les écrits de cette dernière, Mélaka a créé un objet rare et donc précieux : un ouvrage à quatre mains semi-posthume doublé d’un hommage bouleversant. Tout en instaurant une distance avec la douleur en invitant le rire au milieu des larmes, elle nous offre le portrait d’une femme libre et généreuse qui amusait par ses gaffes diverses mais savait aussi jouer le rôle de pilier pour son entourage.
*Mélaka dirige également, avec son père Paul Carali (le fondateur) et son frère Olivier, le magazine de bande dessinée Psykopat. Son compagnon Reno est également dessinateur de BD.
L’interview en vidéo de Mélaka :
Propos recueillis le 27 avril 2018 à Paris par Laurent Proudhon.