Liza Anne nous vient tout droit de Nashville et poursuit son bonhomme de chemin de façon sereine. Et elle a choisi l’année 2018 pour faire son grand retour avec son nouvel album Fine But Dying.
Credit photo : Brett Warren
Beaucoup d’artistes indie rock ont relaté et lamenté leurs relations amoureuses qui ont tourné court et à quel point cela les a affecté. Ce sera le cas pour notre hôtesse qui raconte sur ce nouvel opus les effets d’une rupture sur une femme et tous les conséquences que cela a pu engendrer.
Fine But Dying est le récit d’une femme tourmentée où le chagrin et la maladie mentale vont de pair, et c’est avec sa plume acérée et lucide qu’elle va décider de chasser ces vilains nuages qui l’entourent depuis un bon bout de temps. Liza Anne ira délaisser l’indie folk des débuts pour aller emprunter des chemins plus rugueux et plus électriques qu’auparavant. Cela donne des morceaux plutôt réussis et touchants à l’image de Paranoia avec son rythme tapageur digne de The Pretenders où elle clame un : « Let me at it cause I’m tired of it pestering me/I can’t get rid of it because killing it’s like pulling my own teeth ». Et autant que cela ne va pas très fort comme elle le dit sur Panic Attack : « I think I wanna die but I guess I know it’s fine, tell me is it over yet ? ».
La lutte intérieure se poursuit à travers des titres aux fortes sonorités 90’s comme Socks et Turn For The Worse mais également le plus symbolique Kid Gloves où sa plume est à son apogée (I feel like I’m dying but in a good way) sans oublier I Love You But I Need Another Year.
La native de Nashville ne néglige pas pour autant les morceaux plus folk qui ont fait la renommée de ses deux précédents disques avec des ballades comme Closest To Me où elle se met à nu sur sa santé mentale et à quel point cela affecte ses proches, tout comme Control et la conclusion mélancolique nommée I’m Tired, You’re Lonely où elle décide de tirer un trait sur tout ce qui la ronge.
Le troisième album de Liza Anne est un sublime exutoire pour une artiste qui lutte pour chercher l’équilibre dans sa vie suite à de mauvaises péripéties. Avec une plume aussi convaincante et des compositions accrocheuses, elle fait partie des rares musiciennes sous-estimées à parler avec sincérité et sans pudeur des maladies mentales.
Florian SONI BENGA
Liza Anne – Fine But Dying
Label: Arts & Crafts
Sorti le 9 mars 2018