25 ans que Kranky vient nous caresser les oreilles et parfois même les rudoyer avec des artistes qui pour certains sont passés depuis longtemps au statut de « groupe culte ».
Kranky, un de mes labels préférés depuis très longtemps, fête ses 25 ans ! Découvert au milieu des années 90, au moment notamment du troisième album de Labradford, (l’immense et inusable Mi Media Naranja), le label fondé en 1993 par Bruce Adams et Joel Leoschke ne m’a plus jamais quitté depuis, m’ouvrant en grande partie les portes de l’ambient music, de la laptop music et plus généralement de toutes ces musiques minimalistes, sans couplet ni refrain, ces musiques aux vertus parfois méditatives et bienfaisantes mais qui n’ont jamais été classées dans le moindre chart officiel… des musiques qui par la suite m’ont donné envie d’aller me pencher sur le cas d’autres labels spécialisées dans le genre : Serein, Mille Plateaux, 12k, Room40, mego, Denovali et autres structures types netlabels lalors très florissantes à l’époque…
Que reste t-il aujourd’hui de tout ça, de tous ces noms, ces groupes, pour la plupart américains découverts au fil des années ? D’abord les disques de Labradford, indémodables, inépuisables, mes préférés sans doute, mais aussi ceux de Low, Jessica Bailiff, Pan American, Tim Hecker, Loscil, Benoît Pioulard, Atlas Sound, Steve Hauschildt, Boduf Songs et quelques autres. Une poignée d’artistes, dont certains sont passé à autre chose pendant que les autres continuent de travailler dans l’intimité de leur chambre ou de leur salon, mais dont les musiques restent pour certaines gravées la mémoire des fans d’ambient de post-rock à totu jamais
Même si le site internet du label n’a pas bougé d’un iota depuis des années, l’activité de Kranky reste encore importante avec pas moins de 7 albums sortis pour l’année 2018, dont le superbe Konoyo de Tim Hecker ou encore les méditations de synthés analogiques de la Canadienne Saloli sur The Deep End. Il est à souhaiter que le label de Chicago vive encore quelques décénies de plus dans un monde où la concurence est plus rude que jamais et où il est de plus en plus difficle de s’inscrire dans la durée.