Samedi 9 Février 2019 se tenait dans la salle de La Poudrière à Belfort la nouvelle édition du Festival GéNéRiQ. Au programme : Hubert Lenoir, MNNQNS et Bodega.
Les passages radio de son single Recommencer lui assure un following certain. Et c’est sous un déluge de notes improvisées qu’Hubert Lenoir se lance tout en mouvement. Le jeune chanteur androgyne danse, crie, joue de la guitare et chante d’une voix aux accents Princier. Les compositions lorgnent autant sur la pop-jazz, la musique improvisée qu’électro. Très bien entouré sur scène – mention spéciale au saxophoniste et à la choriste – , le québécois se déhanche, laisse tomber le tee shirt et ne tient pas en place. Après 45 minutes et quelques roulages de pelle, un brin énervé de devoir raccourcir le concert, Hubert Lenoir allait hanter La Poudrière jusqu’à la fin.
Les jeunes chevelus de MNNQNS – prononcez mannequins – ont cette arrogance toute British qui, généralement, est de bon augure. Les rouennais défendent les titres de leur nouvel album annoncé pour ce printemps, véritable brulot de post-punk atmosphérique. Capable de composer des tubes qui rappellent Blur ou Wire, MNNQNS lâche tout et convainc aisément, tant ils font preuve d’une belle aisance.
Rarement un groupe n’aura autant respiré les bas-fonds trépidants de New York City. Bodega regroupe une inquiétante batteuse martelant debout ses deux toms, une bassiste suave et énigmatique, un guitariste clone de Wilco Johnson version art rock, une chanteuse toute en verve qui répond au phrasé urbain du chanteur-guitariste Ben Hozie. La magie de Bodega réside dans un groove larvé de funk, une interprétation tendue et convaincante dotée d’un jeu de scène qui rend LCD Soundsystem bien morne. Leur post-punk dansant n’est pas sans rappeler une version no wave du Velvet Underground, Parquet Courts ou Pavement reprenant A Gang Of Four. Une quinzaine de titres plus tard, les cinq membres rendent l’âme, épuisés mais ravis de s’en foutre de leur statut de Next Big Thing.
Marmillot Mathieu