La soeur cadette de Beyoncé alias Solange, continue de peaufiner son univers éthéré fait de souplesse vocale et de rythmiques élastiques aux déhanchés subtilement de travers.
When I Get Home est un retour aux sources. Qu’il soit musical ou identitaire. Un aller simple vers un passé gorgé de sonorités soul jazz héritées des seventies, où Erykah Badu, Herbie Hancock et Stevie Wonder continuent de hanter en filigrane la chanteuse, musicienne, productrice et réalisatrice.
Depuis A Seat At The Table, Solange continue de multiplier les pistes, en s’offrant les collaborations d’artistes protéiforme tels que Sampha, Pharrell Williams, Tyler, The Creator, Devonté Hynes (Blood Orange), Playboi Carti, The-Dream, Earl Sweatshirt, Gucci Mane, Chassol, Steve Lacy (The Internet), Noah Lennox (Panda Bear) et bien d’autres, ouvrant en grand les portes de son monde à d’autres, pour en tirer l’essence avec laquelle elle construit le sien.
L’artiste s’éloigne des canons actuels, pour proposer un album conceptuel et complexe, sous ses faux airs minimalistes, que l’on écoute d’une traite, comme si les 19 titres et interludes formaient un tout indissociable.
Une nouvelle fois, Solange mixe merveilleusement les sonorités, alliant claviers old school et arrangements contemporains, beats félins et production éclatante, sur lesquels elle nous transporte via ses divines arabesques vocales, pour un opus de soul avant-gardiste, accompagné par un film arty de 30 minutes (visible sur la plate-forme Itunes).
Album après album, Solange trace sa route, ravissant nos oreilles, enchantant nos tympans. When I Get Home est une merveille labyrinthique aux découvertes constantes, dissimulées de manière sophistiquée. Vital.
Roland Torres
Solange – When I Get Home
Saint Records / Columbia
Date de sortie : 1er mars 2019