Après 20 ans de carrière, 7 albums, et des centaines (milliers ?) de concerts, Arnaud Fradin et Malted Milk ont définitivement trouvé leur mojo avec le petit dernier, Love, Tears and Guns.
Ce groupe de blues Nantais, qui était au départ un duo, s’est étoffé au fil des années, des albums, des tournées pour finir actuellement avec 7 solides gaillards. Ils distillent le meilleur du blues français depuis leur côte atlantique jusqu’aux confins de l’Europe, et même plus. Ils ont su au fil du temps s’accaparer le meilleur de la soul et du funk pour en faire une musique qui leur est propre, une sorte de laitage groovy, malté, cuivré, nerveux… qui emporte l’adhésion du public.
Sans aucun doute, leur rencontre il y a 5 ans avec la diva de Memphis Toni Green (qui avait appris le métier auprès de Willie Mitchell et collaboré avec des légendes telles que Al Green, Ann Peebles, Don Bryant, Syl Johnson…) leur a apporté une dimension supplémentaire et une légitimité sur la scène internationale. Leur album commun Milk and Green s’est d’ailleurs vendu à plus de 10 000 exemplaires et a fait voyager toute la bande pour des festivals à travers toute l’Europe.
Après 4 ans de collaboration avec Toni, et après avoir créé leur propre label Mojo Hand Records en 2017, le groupe (Igor à la basse, Richard à la batterie, Damien aux claviers, Maxime à la guitare, Pierre-Marie à la trompette, Vincent au Trombone et Arnaud au chant et à la guitare) s’est concentré sur ce nouveau projet, Love, Tears and Gun dans lequel le leader Arnaud Fradin laisse éclater toute sa fougue comme dans Branded By Your Love où l’incandescence des cuivres emmène notre imagination se promener dans les villes américaines des années 70.
La rythmique Staxienne de Money avec sa basse et la sobriété de sa batterie en font un incontournable de l’album, tout comme le poignant Daddy Has A Gun sur lequel Arnaud prend des allures de Guitar Hero façon Ike Turner. D’ailleurs, pour rester à Memphis, il faut signaler les envolées de cordes dans l’intro de Children Of The World qui rappellent les meilleures créations d’Isaac Hayes.
Le superbe folk/world de Payday apaise avec son délicat accompagnement à l’orgue, ainsi que More And More, une balade langoureuse toute en chœurs qui monte en intensité au fil des minutes, on aurait envie d’y danser en amoureux comme sur les slows de notre jeunesse.
Le disque se clôture avec You Got My Soul et son orgue qui font penser aux Impressions de Curtis Mayfield et on reste très agréablement séduit par l’ensemble.
Soul, funk, rock et blues y sont merveilleusement mixés et arrangés façon Malted Milk, on peut écouter l’album plusieurs fois de suite sans jamais se lasser tant les 11 compositions sont toutes différentes, efficaces, remplies d’influences mais vraiment originales.
Arnold PIJOT