Quand on pense au Texas, on imagine plutôt des cowboys sur fond de musique country, ZZ Top et leur blues bien poilu, mais rarement à la soul. Pourtant, il y a de vrais talents qui savent chanter la musique de l’âme au pays des éleveurs de bétails, la preuve avec ces pumas noirs.
Black Pumas est un sextet texan né en 2017 de la rencontre du jeune et charismatique chanteur Eric Burton avec le producteur groovy Adrian Quesada. Ce dernier avec déjà pas mal d’expérience derrière lui (par exemple comme guitariste pour Prince ou comme lauréat d’un grammy avec le groupe Grupo Fantasma) a vite compris le potentiel d’Eric comme chanteur et a réussi à lui composer des morceaux à sa mesure. Encore un qui gagne à être vu sur scène pour apprécier pleinement ses capacités vocales et émotionnelles, influencé par un Sam Cooke qu’il a découvert sur le tard.
Ils ont fait une grosse impression lors de leur premier passage en France aux Transmusicales de Rennes l’hiver dernier, puis à Paris en mai de cette année où un public différent a pu les apprécier à la Maroquinerie, en première partie de The Heavy, un groupe qui leur ressemble (un peu) par la fusion du rock et de la soul.
Leur premier single Black Moon Rising n’est pas sans rappeler les productions Daptone auquel on ajouterait des cordes façon Motown pour le rendre encore plus chaud et sexy. Amené par un roulement de tambour, c’est d’ailleurs avec ce morceau que s’ouvre l’album.
Un second single, Fire, plus rock, plus aventureux est venu, quelques temps après pour satisfaire les curieux qui les avaient découverts en live… pour les faire patienter jusqu’à ce premier album éponyme qui sort enfin ce mois-ci, le jour de la fête de la musique, c’est un signe positif.
10 titres (seulement) rythmés par la guitare d’Adrian, tantôt groovy, tantôt blues/rock comme dans le mélancolique Oct 33 ou dans le soul/blues Touch The Sky. Mais c’est la voix d’Eric qui nous interpelle souvent avec une belle palette d’émotions, notamment dans l’entrainant Colors ou dans la délicate balade pop Sweet Conversation qui clôt le disque.
C’est un premier album réussi, aux multiples influences, soul, rock, blues, avec un fond de hip-hop et des relents texans, un mélange moderne qui colle à l’air du temps et possède les ingrédients pour plaire à un large public.
Arnold PIJOT
Excellent! Merci!