Trop rare en France, New Order s’est posé au magnifique théâtre antique de Lyon. En 15 titres, Bernard Sumner et ses acolytes ont parcouru 40 ans de musique en revisitant le post punk, la new wave, l’electro pop et la house.
Une température caniculaire accueille en ouverture Mermonte, collectif français de pop mondialiste vaguement instrumental. C’est bien fait, ils ont l’attitude des groupes en voie de professionnalisation, les instruments foisonnent entre les claviers, trois guitares, des percussions, un violon, et des xylophones, les musiciens enthousiastes partagent les chœurs tout en adoptant un non look typiquement français. Tout est réunis pour que ça fonctionne, sauf que passé les deux premiers titres, le beau foutoir organisé des Rennais tourne vite en rond.
La nuit tombe enfin et comme d’habitude, Richard Wagner résonne pendant que les cinq membres de New Order foulent la scène. Visiblement impressionné par le véritable mur de public qui s’érige devant lui – le théâtre antique de Fourvière est petit et abrupt et crée donc une forte impression de proximité, contrairement aux arènes de Nîmes – Bernard Sumner laisse transparaître de petits signaux de stress, vite dissipés.
Après un début « rock » avec Singularity et Restless, issus de leur dernier album Music Complete (2015), l’atmosphère se réchauffe avec trois titres de Joy Division – She Lost Control et Shadowplay – agrémenté d’une superbe version de Transmission.
Un mélodica fait son apparition pour l’incontournable Your Silent Face, toujours interprété avec la même pudeur qu’en 1983.
Suis la séquence repos pour le batteur Stephen Morris et de lancer les boîtes à rythmes et séquenceurs pour une série de titres plus électroniques. Les incontournables Plastic, Tutti Frutti, Subculture et Bizarre Love Triangle permettent d’apprécier le déhanché de Bernard Sumner, visiblement ravi d’être là, qui n’hésite pas à tendre le micro au premier rang tout en plaisantant pendant que les autres membres restent concentrés. Mention spéciale pour la poupée de cire Gillan Morris qui, comme à son habitude, ne bronche pas.
Perfect Kiss est joué en mode quasi techno avec une grosse caisse qui ne fait pas dans la demi-mesure, la tension monte sur True Faith, et Blue Monday provoque un Pogo inattendu qui fracasse la fosse, à la surprise du groupe, et propulse Temptation sur un nuage électrique. En rappel l’incontournable Love Will Tears Us Appart de Joy Division, dont un passage tout en retenu qui force le silence du public.
Comme le veut la tradition, les coussins volent sur la scène et Bernard Sumner, cabotin, se lancera dans une bataille avec le public.
Il faudra attendre au moins deux années avant d’espérer un nouvel album dont les compositions sont déjà bien avancées dixit une confidence du leader de New Order. En attendant, les mancuniens capitalisent sur leur notoriété croissante et la nostalgie autour de Joy Division.
Ils auraient bien tort de s’en priver.
Mathieu Marmillot
Setlist :
Intro L’or du Rhin de R.Wagner
Singularity
Restless
She Lost Control Again
Shadowplay
Transmission
Your Silent Face
Tutti Frutti
Subculture
Bizarre Love Triangle
Plastic
The Perfect Kiss
True Faith
Blue Monday
Temptation
Love Will Tears Us Apart
New Order publie son nouveau single Ultraviolence (en version Live) extrait de leur nouvel album à venir, ∑(No,12k,Lg,17Mif) New Order + Liam Gillick: So it goes.
Ce titre est paru sur leur second album Power, Corruption & Lies en 1983.