Blues, Funk, Rock, Soul, Psyché, tout le charme musical des 70’s est représenté ici à travers les morceaux essentiellement instrumentaux de ce nouvel album du trio Ae3 plus séduisant que jamais. On se laisse aisément guider au fil des rythmes par les nombreuses influences du groupe que l’on se plait d’ailleurs à rechercher dans nos souvenirs de jeunesse. On devine Franck Zappa, Sly Stone, Booker T Jones…
AE3 comme Alan Evans Trio, est le projet solo du batteur de Soulive, groupe jazz / funk originaire de Woodstock (oui oui comme le festival du même nom) et qui fait figure de référence du genre depuis une vingtaine d’années. On trouve dans ce trio, pour entourer Alan Evans et ses fûts, son pote de toujours Danny Mayer à la guitare et Kris Yunker à l’orgue et aux claviers. Et comme dans ce festival mythique qu’est Woodstock, la musique instrumentale du trio est remplie d’électricité et de psychédélisme.
Cela fait déjà plus de 5 ans que les fans attendaient ce 3e album, car après Drop Hop en 2012 et Merkaba en 2013 chacun des membres a passé du temps sur son projet solo et il n’a pas toujours été facile pour eux de se bloquer du temps ensemble en studio, mais franchement l’attente en valait la peine.
Ne cherchez pas ici de démonstration vocale, c’est un album authentique, sauvage, imprévisible, et (presque) uniquement instrumental à l’image du titre éponyme The Wild Root qui ouvre le disque sur un blues rock entraînant et séduisant.
Dès la première écoute de l’album on se rend compte que ce trio est bien la preuve que la qualité de la musique n’est pas proportionnelle à la quantité des musiciens concernés, car ces 3 musiciens aguerris à la scène et aux studios sont d’une précision remarquable. Il n’y a qu’à écouter l’envoutant Nightshade pour s’en rendre compte, une très belle balade jazz/rock enivrante ou encore le Soul N’ Rock Danny for Mayor dont l’intensité ne fait que croitre au fil des minutes pour mieux nous scotcher.
On appréciera également la belle décontraction du jazz / funk de Regeneration qui agrémenté de cuivres nous délivre un tempo séduisant, The Surveyor une belle ballade pop/psyché, ou encore le single qui a annoncé l’album, Black Rider, qui rappelle certaines productions de Lenny Kravitz, tant par la voix que par les cuivres brûlants et la guitare rock, car oui c’est le seul morceau chanté sur les 9 que comptent le disque, et c’est bien sûr Alan Evans qui s’en charge.
C’est un album à écouter bien au chaud calé dans son fauteuil, pour se laisser planer avec cet univers groovy et psyché en se disant que grâce à eux l’esprit créatif et prolifique des 70’s a encore de beaux jours devant lui.
Arnold PIJOT