Repéré l’année dernière aux côtés de la pianiste Joana Gama, l’artiste portugais Luís Fernandes sort son premier album solo Demora, sur l’incontournable label de Lawrence English, Room40.
Enregistré comme un seul mouvement divisé en cinq parties, Demora est une oeuvre enracinée dans un style ambient minimaliste, fait de variations subtiles et de vagues s’échouant sur des rivages à la beauté nue.
Les nappes forment des atmosphères enclines à nous transporter sur des terres brûlées par des vents froids, géographies accidentées à la désolation lunaire, images effacées par une mélancolie éthérée dérivant sur des plages caillouteuses aux galets incandescents.
Luís Fernandes véhicule à travers Demora une souffrance intérieure aux mouvements convexes, composé de drones célestes et de perdition mémorielle, happés par un trou noir à l’orbite magmatique. Un chant du cygne astral noyé dans une solitude éternelle, moment suspendu surgi du big bang en direction de l’infini. Divin.
Roland Torres