Pour ses 30 ans le célèbre label anglais Acid Jazz Records co-fondé par Gilles Peterson et Eddie Piller à la fin des années 80 s’est offert une nouvelle pépite en la personne de Laville, jeune chanteur soul déniché au Nord de Londres. Connu pour avoir lancé entre autres les groupes Jamiroquai ou Brand New Heavies, ce label devenu incontournable au fil des années pour tous les anglais amateurs d’acid-jazz et de groove en tout genre n’a pas fini de nous faire plaisir.
Une fois de plus le label Acid Jazz nous propose donc de la qualité avec Laville, un jeune homme passionné par les arts en général, mais la poésie, le cinéma et la musique en particulier. Et c’est finalement vers cette dernière que le jeune homme se tourne logiquement après avoir grandi au son des disques de soul et de funk que ses parents passaient lors de leurs soirées entre amis.
Son aventure sur galette a enfin commencé au printemps 2019 avec un EP comprenant les titres Easy (un gospel à la rythmique impeccable, calibré pour capter son auditoire dès les premières notes et dont le refrain ne vous lâchera plus de la journée) et Thirty One, (une délicate balade soul/jazz). On se dit, là encore, que peu importe l’âge et l’époque, l’amour reste toujours un sujet porteur, surtout quand il est si joliment mis en musique.
L’album, qui est produit par Sir Tristan Longworth (connu pour ses productions de Jon Allen, Tom Moriarty, Pleasure Beach …), a été enregistré avec la crème des musiciens du label Acid Jazz contient 10 titres dont le summum est pour moi The Truth, un pur gospel empreint de spiritualité. L’introduction à l’orgue est captivante et le chant de Laville séduisant par son authenticité, à tel point que l’on a du mal à s’enlever de l’esprit cette beauté, une fois passée la première écoute.
Un autre morceau sort aussi du lot, il s’agit de This City, un titre disco/pop entraînant et rafraîchissant qui est un hommage au fameux Studio 54 de New York et surtout à Nile Rodgers et Bernard Edwards (Chic) qui y connurent leurs heures de gloire à la fin des années 70.
Mais attention, cela ne veut pas dire qu’il faudra passer à côté de la délicate soul de Blood & Bone ou What You Won’t Do For Love, ni de la nu soul de Giants ou Love Shine, tous enrobés de cuivres et de cordes qui n’en font jamais trop. C’est une des forces de cet album où le jeu des musiciens magnifie l’émotion du chant sans jamais l’étouffer, la batterie soutenant discrètement le rythme au cordeau. L’accompagnement est juste parfait et permet ainsi à Laville de s’exprimer au mieux !
Définitivement je confirme, The Wanderer est un disque à partager en amoureux.
Arnold PIJOT
Laville – The Wanderer
Label : Acid Jazz Records
Date de sortie : 26 juillet 2019