Le nouvel album des Surf Curse s’écoute de préférence dans une décapotable en mode automatique. Pour une conduite tranquille au son d’une musique pop rock californienne qui lorgne vers New York.
L’appel de l’océan a sans doute poussé Jacob Rubeck et Nick Rattigan, les deux fondateurs de Surf Curse, à quitter Reno pour Los Angeles. Bonne idée car leur musique affiche des accointances avec la Surf music et l’Indie pop à la sauce Californienne. Un peu comme si les Feelies quittaient New York et qu’au fur et à mesure qu’ils s’approcheraient de Los Angeles, perdaient leur son sec et énervé pour se rapprocher d’une production typée plus Côte Ouest, c’est à dire plus ronde et plus harmonique.
Disco est leur troisième album. Le groupe jouît d’une belle popularité aux States grâce aux Campus Radio. Leur musique, c’est un peu la bande son idéale pour parcourir le Sunset Boulevard en rêvant du Velvet Underground période Loaded.
Les guitares légèrement saturées mènent la danse, les voix embaumées de garçons de plage se réinventent au gré des titres, un clavier apparaît discrètement pour mieux disparaître.
Se démarque le tumultueux Maps To The Star aux rythmiques nerveuses et guitares éveillées quand les voix et clavier caressent le volant dans le sens du poil. Passé ce moment héroïque, Disco et River’s Edge prennent la tangente en mode low / speed et dévoilent un groupe plus torturé qu’annoncé qui partage avec The Districts la même emphase éclairée.
Les neufs autres titres s’écoutent avec une attention quelque peu diluée par un certain manque d’audace, mais ils restent parfaits pour accompagner une salade de tofu dans un Drive.
Marmillot Mathieu