21 ans après son premier album, Isan continue de faire vivre le style electronica avec Lamenting Machine, un disque des musiques d’une douceur et d’une grâce exquise pour le label Morr Music.
Il y a 20 ans, Morr Music et quelques autres labels allemands ou autre faisaient souffler une douce brise electronica sur la planète Musique. Parmi tous ces groupes qui fabriquaient de la musique sur des claviers et des laptops, on trouvait des gens comme B. Fleischman, Arovane, Boards of Canada, Ulrich Schauss, Lali Puna mais aussi le duo Anglais Isan.
A l’aube des années 2000, le duo Antony Ryan et Robin Saville constituait alors l’une des formations majeures d’un style qui influença notamment Thom Yorke et Radiohead à l’époque de l’album Kid A. Après Beautronics, Digitalis, Salamander et Lucky Cat, parus entre 1998 et 2001, le groupe perdit petit à petit de son influence mais continua malgré tout de sortir des albums à un rythme assez régulier.
Avec Lamenting Machine, Isan propose son 9e album studio, enregistré entre le Danemark et le Royaume-Uni, et reste plus que jamais fidèle au style electronica de ses débuts, au son si caractéristique et si délicat. Ainsi on entendra tout au long de ces huit nouvelles compositions, des mélodies fines et raffinées, des beats légers aux rythmes flottants venant nourrir des musiques labyrinthiques dans lesquelles on se perdra avec bonheur. On y entendra des paysages sonores très colorés avec des motifs aux sonorités rondes, fines et gracieuses, donnant parfois l’impression d’entendre (sur Strix Aluco et Ephemeroptera notamment), des petites bulles qui éclatent avec une brillance, un côté scintillant et lumineux très agréable.
Une musique qui évoquera aussi la mécanique d’horlogerie (From A Hundred), et qui selon les deux musiciens, « symboliserait une mer de fleurs soigneusement fabriquée et entretenue, apportant couleur et espoir au monde fragile et volatile d’aujourd’hui ».
Comme toujours, avec un confort total pour l’âme et pour l’oreille, les musiques d’Isan viendront durant 43 minutes faire office d’oreiller moelleux… au risque de vous plonger dans douce et agréable somnolence.
Benoit RICHARD