Sam Shepherd, chercheur en neuroscience de métier, mais aussi producteur de musique électronique propose un second album aux tonalités IDM qui nous ramènent au début des années 2000.
S’il avait fallu 5 ans à Sam Shepherd alias Floating Points pour composer son premier album Elaenia, il ne lui aura fallu que 5 semaines pour donner naissance à Crush, un retour aux sources du dancefloor, pour un artiste qui n’aime décidément pas faire les choses comme tout le monde.
Pour celui qui connait un peu la trajectoire de Floating Points, Crush n’est pas vraiment une révélation mais plutôt la confirmation d’un producteur qui n’en fait qu’à sa tête, capable de produire des titres flirtant avec le post-classique tout en injectant dans son univers des traces d’IDM et de breakbeat, de rythmiques syncopées flirtant avec un certain passé jungle, allant surfer sur les terres d’un Aphex Twin.
Ceux qui voient dans Crush un album parfois foutraque, passent à coté de l’essentiel. Car il s’agit d’une oeuvre enthousiaste et enthousiasmante, d’un homme épris de liberté, ressentant du plus profond de son être les hauts et les bas de notre civilisation frappée de convulsions et cherchant à s’extraire du piège dans lequel elle s’est jetée. Un opus aux reflets de vie et d’espoir, de lutte désespérée contre le chaos dominant. Superbe.
Roland Torres