15 albums retenus pour ce top 2010-2019, mais 20 ou 30 aurait été aussi très bien. Un top illuminé par la Black Star de David Bowie qui aura brillé sur cette décennie de tout son éclat.
Il est très compliqué d’établir un top dans une rédaction où chacun a ses particularités, et d’autant plus, où les goûts sont extrêmement variés. Une force pour un webzine mais aussi un handicap au moment d’établir un top, un bilan, et faire émerger quelques disques majeurs pour une année ou une décennie. Alors forcément, il y aura beaucoup de subjectivité dans bilan de la décennie 2010-2019. Mais l’idée étant avant tout de vous proposer une sélection qui soit le reflet de notre rédaction où les fans de rock indé côtoient sans problème les fans de jazz et de soul.
Voici donc 15 albums proposés sans classement et venus d’horizons très divers mais qui ont constitué un choc pour l’un ou l’autre des rédacteurs Musique de Benzine au cours de la décennie écoulée :
Dominique A – Eléor (Cinq7, 2015)
Écouter un nouvel album de Dominique A, c’est bien souvent la garantie de découvrir des horizons inconnus, de faire de nouveaux voyages dans des lieux tout droit sortis des souvenirs ou de l’imagination du chanteur à tête lisse. Eleor c’est une invitation à prendre le large, à aller visiter le Cap Farvel, à faire une escale au Canada, à s’arrêter en Espagne à Semana Santa ou à partir marcher sur les vastes étendues de Central Otago en Nouvelle Zélande. Eleor c’est aussi son un de ses plus grands succès en terme de reconnaissance et qui lui a permis de passer un nouveau un cap, d’élargir encore un peu plus son public. Eleor c’est sans doute son meilleur album à ce jour. (chronique)
David Bowie – Black Star (Columbia / Sony, 2016)
Aujourd’hui, quand nous écoutons cet album à la douceur et à l’étrangeté terribles, nous ne pouvons qu’entendre David Bowie qui nous parle depuis Mars. Qui nous chante des mots d’espoir, si durs. Et puis des mots de désespoir, exaltants. Et puis même des mots d’amour. Mais çà, c’est sans doute le chagrin qui nous fait entendre ça. Il avait sacrément bien préparé son coup, sa sortie, sa mort (il l’avait d’ailleurs annoncé à Eric Dahan dans un interview dès février 1997 : « il ne faut pas manquer sa mort » !!!). Il nous a bien eus. Toujours une longueur d’avance sur nous. Pour toujours. Une étoile noire. (chronique)
Chassol – X-Pianos (Tricatel, 2012)
Il y a parfois des albums qui à eux seuls suffisent à remplir votre espace sonore pendant des semaines. Des disques amples dont on n’a jamais vraiment fini de faire le tour. Des albums aux nombreux recoins, des albums pochette-surprise, des albums qui ont le don de vous étonner toujours et encore, même après une douzaine de passages. « X-Pianos » de Christophe Chassol est de ceux-là. Véritable caverne d’Ali baba, « X-Pianos » montre toute l’étendue du registre de ce musicien qui ne se fixe aucune limite. (chronique)
Radiohead – A moon shaped pool (XL Recordings, 2016)
A chaque décennie s’achève, on en revient toujours à Radiohead. Au carrefour du rock, de l’electro et de la musique symphonique, cet album nous transporte dans une espèce d’heroïc fantasy sous anxiolytiques, hantée par les fantômes de l’Angleterre profonde et les feux follets du monde moderne. Les arrangements pour cordes et la production de Nigel Godrich allient parfaitement la simplicité des mélodies, portées par la voix toujours aussi déchirante de Thom Yorke et le lyrisme de certains passages pour chœur féminin et orchestre. (chronique)
Stranded Horse – Humbling Tides (Talitres, 2011)
Il est trop fort Yann Tambour. Non content d’avoir d’abord été Encre et proposer des albums aussi personnels que brillants, le musicien a radicalement tourné le dos à l’électronique en devenant Stranded Horse. Bâti autour de l’acoustique de la guitare et de la Kora et d’une voix à fleur de peau, la musique du Français propose un voyage intimiste dans une contrée rêvée de la folk, comme le rapprochement de l’Amérique et l’Afrique. Avec Humbling tides, Tambour retrouve en plus cette langue française qui lui va si bien. Au final, trois zones géographique pour une même âme et un album qui touche au cœur. (chronique)
La Femme – Psycho Tropical Berlin (Born Bad, 2013)
La Femme c’est l’irruption de la « dégaine » et de « l’aura » dans les arguments de la pop française, élevées au rang d’élément constitutif du style d’un groupe dans l’hexagone. Plusieurs ont ensuite développé la formule. Ici la « Chanson Française », le poids de la langue, passe après le rythme et la pop. La Femme pioche dans le grand sac d’histoire de la chanson en France, faisant feu de toute référence musicale hexagonale avouable ou moins avouable. Sans jamais s’enfermer dans l’exercice de style. Il y a du rock, beaucoup, de l’électronique un peu, autant de Jacno que de Polnareff ou de Blonde Redhead. Ils ont ouvert une voie. (chronique)
Alt-j – An Awesome Wave (Infectious, 2012)
Dès la première écoute, le sentiment émerveillé d’assister encore une fois à la naissance de la Beauté, d’avoir envie de clamer que la Musique peut toujours advenir, malgré les couches de plus en plus étouffantes de banalité qui nous ensevelissent, jour après jour. An Awesome Wave est tout sauf un tsunami qui nous engloutirait, c’est au contraire la douce respiration de la vie qui gonfle à nouveau nos poumons asséchés, et qui nous mouille un peu les yeux.
Sufjan Stevens – Carrie And Lowell (Asthmatic Kitty, 2017)
Inspiré du deuil de sa mère, ce septième album de Sufjan Stevens, aux arrangements minimalistes et aux arpèges aériens, est à la fois déchirant et rassérénant, d’une nostalgie lumineuse, porteur d’une mélancolie réconfortante aux tons sépia. Tiré de sa propre histoire, tout en simplicité et en légèreté, avec une sensibilité déboussolante, l’Américain a signé un disque intemporel et universel. Un chef-d’oeuvre qui durera. (chronique)
Les Marquises – pensée magique (Ici d’Ailleurs, 2014)
Les Marquises est sans aucun doute le pendant le plus expérimental du lyonnais Jean-Sébastien Nouveau
avec une volonté de prise de risque plus assumée de disque en disque. Pensée Magique creuse le même sillon que le précédent LP sous un angle légèrement déplacé, en quête d’une sauvagerie originelle. Moondog, le Krautrock et le cinéaste-ethnologue Jean Rouch s’invitent à ce sabbat dérangé. A Night Full Of Collapses (2017) conclura ce qui finit par ressembler à une trilogie. Depuis, il a entamé une relecture des œuvres d’Empédocle qui l’ont amené à travailler avec l’actrice Adèle Haenel. Un quatrième album serait en gestation, à suivre donc avec impatience ! (chronique)
Flavien Berger – Contre-temps (Pan European, 2018)
Flavien Berger, c’est une bizarrerie raffinée, une désinvolture élégante et surtout un alliage réussi entre électro-pop, psychédélisme et chanson française versant Etienne Daho. Plus abouti encore que son prédécesseur (Léviathan), Contre-Temps témoigne de l’immense talent du jeune Français, dans l’écriture, dans la production et dans la science de la mélodie. Avec le titre Maddy La Nuit, il se paye même le luxe de comporter un véritable tube. (chronique)
Mermonte – Audiorama (Clapping Music / Other People Records – 2014)
Pour Audiorama, Ghislain Fracapane a fait évoluer son projet Mermonte en s’entourant de pas moins de 20 musiciens. Grand bien lui en a pris, cet album est une œuvre majeure, du genre qui arrive à miraculeusement concilier les contraires : orchestral et intimiste, élitiste et populaire. Dans le temps, on regardait avec envie le Montréal de Godspeed You! Black Emperor ou le Londres de Divine Comedy. Après Audiorama, c’est vers Rennes et Mermonte que nos regards se tournent. Non sans une certaine fierté. (chronique)
Michael Kiwanuka – Love & Hate (Mercury, 2016)
Michael Kiwanuka a composé deux premiers albums magnifiques. Après les couleurs folk de Home again, la soul vibrante de Love & Hate marque l’empreinte du génialissime Danger Mouse, qui s’est imposé par quelques grands classiques comme le plus grand producteur de ce début de siècle, toutes catégories confondues. Avec cet album, Michael Kiwanuka entre dans la cour des grands soulmen avec des compositions qui font la part belle à des guitares hendrixiennes et à une voix que l’on peut, à juste titre, désigner comme l’héritière de Bill Withers.
IDLES – Brutalism (Balley Records, 2017)
Ce qui éblouit dans Brutalism, c’est la surprenante versatilité de IDLES à l’intérieur des codes du punk rock anglais : de la pop chahutée au baston au pub entre lads en sérieux état d’ébriété, en passant par les anathèmes éternels du genre, les clichés que l’on croyait bien usés sortent régénérés du traitement de choc qu’on leur impose. Chaque titre déborde ici littéralement d’intensité, et l’orgasme multiple est inévitable. Punk un jour, punk toujours !
Chevalrex – Futurisme (because, 2016)
L’émotion, en musique, en chanson notamment, ça tient à la fois à peu de choses et en même temps à l’essentiel : un timbre de voix, des phrases, des mélodies, des arrangements… Dans ce second album de Chevalrex tout est là, tout est en place et ça fonctionne superbement. Sur des textes forts et teintés d’amertume, mais sans nostalgie, Rémy Poncet pose des musiques pop orchestrales flamboyantes qui renvoient aux années 60/70. Un disque à ranger juste à côté du Portrait du jeune homme en artiste d’Arnaud Fleurent-Didier. (chronique)
New Order – Music Complete (Mute, 2015)
En 2010, rares sont ceux qui auraient misés un Kopeck sur le devenir de New Order, en l’absence de Peter Hook le bassiste star du groupe. C’était sans compter sur l’album Music Complete, paru en 2015. Onze titres inégaux au croisement de l’indie rock et de la house music avec pour effet une tournée mondiale sold out et une surprenante palingénésie du public. Un retour réussi qui leur ouvrira de belles perspectives.
Bettye Lavette – Worthy (Cherry Red, 2015)
Début 2015, Bettye Lavette sort Worthy, un album qui marquera l’année et dans lequel elle reprend des standards pop, folk, blues, rock et country en leur insufflant une grandeur d’âme supplémentaire. Les connaisseurs seront surpris et émus par ces revisites qui vont du Wait des Beatles datant de 1965 jusqu’au Worthy de Beth Nielsen Chapman et Mary Gauthier, sorti en 2014. On y redécouvre Unbelievable de Bob Dylan, Complicated des Rolling Stones, Undamned du groupe Over The Rhine, Where a life goes de Randall Bramblett.
Les tops albums décennie 2010-2019 des rédacteurs :
Eric Debarnot
These New Puritans – Hidden
Elbow – Build a Rocket Boys
Metronomy – The English Riviera
Alt-J – An Awesome Wave –
Nick Cave – Push The Sky Away
Teleman – Breakfast
Dominique A – Eléor
Car Seat Headrest – Teens of Denial
Bowie – Black Star
IDLES – Brutalism
Benoit Richard
Chassol – X-Pianos
Beach House – Teen Dream
Stranded Horse – Humbling Tides
Quakers – Quakers
Devendra Banhart – Mala
Mermonte – Audiorama
The Dø – Shake Shook Shaken
Ty Segall – Manipulato
Gontard! – Sauvagerie tropicale – MOSTLA tape vol 2
Odawas – Black Harmony
Dominique A – Eléor
Chevalrex – Futurisme
Charlotte Gainsbourg – Rest
Aquaserge – Laisse ça être
Damien Jurado – The Horizon Just Laughed
Flavien Berger – Contre-Temps
Denis Zorgniotti
Radiohead – A moon shaped pool
Wires under tension – light science
Stranded horse – humbling tides
Thomas Mery – Les couleurs, les ombres
Mermonte – Audiorama
Sun Kil Moon – Universal themes
Damien Jurado – The Horizon Just Laughed
Teho Teardo et Blixa Bargeld – Still smilling
Les Marquises – pensée magique
Barzin – to live alone in that long summer
Florian Laporte
Sufjan Stevens – Carrie and Lowell
David Bowie – Blackstar
Janelle Monae – Archandroid
Mac DeMarco – Salad Bowl
PJ Harvey – Let England Shake
Michael Kiwanuka – Love and Hate
La Femme – Psycho Tropical Berlin
Flavien Berger – Contre-temps
Kanye West – My Beautiful Dark Twisted Fantasies
The Lemon Twigs – Do Hollywood
Denis Verloes
The Black Keys: Brothers
Alt J: an awesome wave
Deerhunter: Monomonia
Atlas sound : Logos
Vampire weekend : contra
Connan Mockassin : Forever Dolphin love
Fauve : vieux frère partie 1 et 2
Damon albarn: everyday robots
The National: High violet
Liars: Wixiv
Liam Gallagher : why me? why not
Dominique A : Vers les lueurs
Team Ghost: rituals
Babyshambles: sequel to the prequel
Graham Coxon: A+E
NERD: Nothing
Daft Punk : RAM
Girls in Hawaii : Everest
Radio Elvis : Les conquêtes
La femme : Psycho tropical Berlin
Greg Bod
Mendelson – Triple album
The Married Monk – Headgearalienpoo
Sufjan Stevens – Carrie And Lowell
Destroyer – Kaputt
The White Birch – The Weight Of Spring
Nick Cave And The Bad Seeds – Ghosteen
Leonard Cohen – Thanks For The Dance
Pauline Drand – Faits Bleus
Orso Jesenska – Un Courage Inutile
Garden With Lips – La Vie De Court
Bill Fay – Who Is The Sender
The Innocence Mission – Sun On The Square
The Apartments – No Song No Spell No Madrigal
Chevalrex – Anti Slogan
David Bowie – Black Star
Christophe – Les Vestiges Du Chaos
Dominique A – La Fragilité
Les Marquises – pensée magique
Mark Kozelek And Jimmy Lavalle – Peris From The Sea
The Magnetic North – Orkney: Symphony of the Magnetic North
Mathieu Marmillot
New Order – Music Complete
Aline – Regarde le ciel
Motorama – Caldendar
Parquet Courts – Light Up Gold
Shame – Songs Of Praise
TrenteMoller – Fixion
Real Estate – Atlas
Only Real – Only Jerk
Lescop – Lescop
Deerhunter – Monomania
Dionys Decrevel
Arcade fire – The suburbs
Nick Cave & the Bad seeds – Push the sky away
Ben & Ellen Harper – Childhood home
Radiohead – A moon shaped pool
Kevin Morby – Singing saw
Michael Kiwanuka – Love & hate
Leonard Cohen – You want it darker
Emilie Zoé – The very start
Big thief – U.F.O.F.
Billie Eilish – When we all fall asleep, where do we go ?
Arnold Pijot
Asaf Avidan & The Mojos – Poor boy / Lucky man
Slow Joe & The Ginger Accident – Sunny side up
Lianne La Havas – Is your love big enough
Harmar Superstard – Bye bye 17
Calibro 35 – Traditori Di Tutti
Clem Cardenas – Still around
Bettye Lavette – Worthy
Ibeyi – Ibeyi
Allan Rayman – Roadhouse 01
BCUC – Emakhosini
Willy Kokolo
Jamelia Woods – LEGACY ! LEGACY !
Tyler, The Creator – Flower Boy
Big Boi – Sir Licious Left Foot
Daft Punk – Random Access Memories
Erykah Badu – New Amerykah Badu : Part 2
Snarky Puppy – We Like It Here
Robert Glasper – Black Radio
Phony Ppl – Yesterday’s Tomorrow
The Internet – Ego Death
Ibrahim Maalouf – Illusions