10 albums de Jazz pour 2019

Voici une sélection de 10 albums remarquables parus entre septembre et décembre de cette année 2019. Au programme : Samy Thiébault, Matthew Halsall, Eric Legnini, Thomas Grimmonprez Quartet, Portico Quartet, The Nat Birchall Quartet, Roberto Fonseca, Kyle Eastwood, Erik Truffaz et Coltrane.

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Matthew Halsall – Oneness

https://www.youtube.com/watch?v=5yjO4mUef08&list=OLAK5uy_kUCIMF-dVBbcnvkImY1ha4k7REabbTyFY

Membre du Gondwana Orchestra, le trompettiste anglais Matthew Halsall a sorti en 2019 un album de jazz très doux très atmosphérique, évocateur de quelques grands noms des années 60/70, tels que Miles Davis, John Coltrane ou Alice Coltrane. Enregistré avec le contrebassiste Gavin Barras, la harpiste Rachel Gladwin et le saxophoniste Nat Birchull, Oneness revêt une dimension spirituelle évidente et vous plongera dans une douce rêverie. Essentiel ! (Gondwana Records‎)

Samy Thiébault – Symphonic Tales

Après le délicieux Caribbean Stories (2018) aux accents Sud américains, le saxophoniste Samy Thiébault est de retour avec un album très ambitieux enregistre avec l’Orchestre symphonique de Bretagne mais aussi Adrien Chicot (piano), Sylvain Romano (contrebasse) et Philippe Soirat (batterie). Un disque inspiré par l’Inde, entre musique orchestrale, BO de cinéma et Jazz. On entendra également dans ces sept morceaux très denses le son des tablas (du musicien Mossin Kawa), comme une invitation au voyage au pays des mille et une nuits. (Gaya Music/L’Autre Distribution)

Eric Legnini – Six Strings Under

Après son impeccable triptyque consacré à la voix, Eric Legnini fait la part belle fois aux guitares et bien sûr à son instrument de prédilection. Pour cette nouvelle production, le pianiste s’est entouré du contrebassiste Thomas Bramerie et des guitaristes Hugo Lippi et Rocky Gresset. Dan un style souple et léger, le belge déroule au fil des titres des influences diverses (Bossa nova, jazz manouche…), nous gratifiant au passage d’une reprise piano/contrebasse du Space Oddity de David Bowie. Un disque à la fois touchant, entraînant, suave et délicat. (Anteprima)

Thomas Grimmonprez Quartet – Big Wheel

Le batteur Thomas Grimmonprez revient en quartet : contrebasse, batterie, guitare, et claviers (piano et Fender Rhodes)  avec un album plutôt atmosphérique, tout en souplesse et en légèreté. Un disque dans lequel on se laissera porter sans difficulté notamment par les notes de la guitare qui agissent souvent comme un guide, un fil conducteur à travers ces musiques. Un très bel album, sans heurt, à la fois doux et planant, qui évoquera en filigrane le rapport au temps et au mouvement. (Outhere /Outnote)

Portico Quartet – Memory Streams

Portico Quartet fait partie des formations qui viennent tout de suite à l’esprit quand on évoque la rencontre entre l’univers de la musique électronique et du jazz et même du post-rock. Mais Portico Quartet c’est tout sauf un groupe d’électro-jazz pour bar Lounge. Cette formation a su évoluer au fil du temps pour aller vers de nouvelles pistes, se frotter à divers courants comme en témoigne encore ce récent album qui sonne très Live avec des morceaux d’une belle intensité. De ce fait, Memory Streams, par ses qualités d’ouverture, par ses choix rythmiques confère au groupe une place toujours à part dans le jazz actuel. Un groupe dont la renommé et le succès vont bien au delà du cercle habituel des amateurs de jazz. (Gondwana).

The Nat Birchall Quartet – The Storyteller – A Musical Tribute to Yusef Lateef

Pour ceux qui considèrent  Yusef Lateef comme l’un des plus grands jazzmen du XXe siècle et sa version du Love Theme Frome Spartacus comme un classique du genre, il faudra jeter une oreille ou deux à ce Tribute en l’honneur du saxophoniste américain décédé en 2013. Un belle occasion pour fêter le centenaire de la naissance de Lateef en 2020 et surtout pour refaire un petit tour dans sa discographie mais aussi de découvrir des titres créés par le Nat Birchall Quartet qui ont inspirés par l’auteur de l’album Eastern Sounds (1964). (Jazzman)

Roberto Fonseca – Yesun

Ce qui frappe dans cet album c’est son incroyable modernité, ou plutôt sa façon de mélanger avec une aisance incroyable, Jazz, rumba, cha-cha-cha, soul, funk, hip-hop, musiques afro-cubaines… un assemblage parfait entre musiques traditionnelles et influences modernes… Un peu comme chez Ibrahim Maalouf que l’on retrouve d’ailleurs sur le titre Kakucha. Album très mélodieux, très accessible, à la fois charnel et sensoriel, Yesun invite à la danse ou au farniente. Un must pour cette année 2019 ! (Wagram Music)

Kyle Eastwood – Cinematic

Le contrebassiste Kyle Eastwood, accompagné de son quintet (trompette, saxophone, piano et batterie), propose des reprises de thèmes casques du 7e art, de Bullit, à Taxi Driver en passant par Pink Panther ou Skyfall, sans oublier les inévitables moulins de mon cœur de Michel Legrand. Un album un peu passe-partout, le cadeau idéal pour beau papa mais qui reste néanmoins un très bel objet musical, à la fois classique, sans fioriture, soigné, élégant, pour celui qui a composé quelques fameuses BO pour son père Clint : Mystic River, Million Dollar Baby ou encore Letters From Iwo Jima). (Jazz Village)

Erik Truffaz – Lune rouge

Inspiré par l’alignement des astres, Lune Rouge, le nouvel album d’Erik Truffaz nous fait pendre immédiatement de la hauteur, nous invite à une balade a travers le cosmos au son de la trompette du musicien suisse accompagné ici de Marcello Giuliani (basse), Benoît Corboz (claviers) et Arthur Hnatek (batterie). Composé de douze titres dont deux chantés par José James et Andrina Bollinger, Lune rouge déroule un groove feutré qui fait la part belle aux claviers et aux sonorités électroniques. Un disque comme souvent chez Truffaz, très varié, alternant passages atmosphérique, hypnotiques, dansants, voire psychédéliques avec en point d’orgue, le titre éponyme de plus de 11 minutes à l’architecture parfaite.  (Foufino Productions/Warner Music France) 

John Coltrane – Blue World

On termine cette sélection par un disque inédit de John Coltrane enregistré en juin 1964 entre Crescent et A Love Supreme. Les musiques ont été enregistrées pour le  Le chat dans le sac un film expérimental en noir et blanc sorti la même année. Pas de réelle nouveautés, puisque Blue World ne propose que des versions alternatives de titres déjà connus, mais juste le plaisir de réentendre le saxophone de Coltrane, un an après la sortie de Both Directions at Once : the Lost Album.  (Verve Label Group)

La sélection Jazz pour l’été 2019