Revenu de la guerre de Corée où il y a laissé une jambe, Rory revient chez lui au pied des montagnes de Caroline du Nord pour tenter de comprendre ce qui est arrivé à sa mère. Un roman noir un rythme lent qui fait la part belle aux descriptions.
Après Le chant de l’assassin (brillant roman noir de l’année 2019), retour sur un polar dans un registre assez proche signé de l’Américain Taylor Brown. L’histoire met en scène Rory Docherty, un vétéran de la guerre de Corée, où il a perdu une jambe, qui revient s’installer dans son pays auprès de sa grand-mère, Ma qui fait aussi office de guérisseuse. Pour se faire un peu d’argent, il travaille aux côtés du vieil Eustace qui distille du bourbon pour les bars clandestins des environs. de temps en temps, Rory va rendre visite à sa mère Bonni dans un hôpital psychiatrique où elle est internée depuis des années pour des raisons restées obscures qui l’on rendue muette. Car il est arrivé quelque chose de terrible à Bonni lorsque Rory était en Corée ; et c’est ce lourd secret que va tenter percer notre homme à la jambe de bois.
C’est dans ce coin paumé d’Amérique où tout le monde se connaît, où le shérif et le pasteur tiennent une place centrale, que va se dessiner le drame qui va permettre à Rory de comprendre ce qui s’est réellement passé il y a 30 ans. Dans cette ambiance de Western, on découvre au fil des pages tout une galerie de portraits plus ou moins réussis, plus ou moins attachants, dans un roman où l’ambiance est finalement aussi importante que l’intrigue. Car l’auteur Taylor Brown prend son temps pour installer ses personnages dans le décor qu’il a imaginé au pied des montagnes, avec notamment un soin tout particulier apportée aux descriptions.
Les Dieux de Howl Mountain est un roman très visuel et très descriptif donc, parfois un peu trop, au point que le récit connait quelques creux par moment, avec des scènes parfois sans grand intérêt comme cette courses automobile à laquelle participe Rory qui semble interminable. Un livre qui aurait sans doute gagné à faire quelques chapitres de moins. Néanmoins, les qualités littéraires de ce roman en font une lecture qui reste, somme toute, assez agréable.
Benoit RICHARD