La coolitude pop incarnée, Jim Noir, sortait en toute discrétion fin 2019, à l’heure de la dinde et de la bûche de Noel, sa dernière galette A.M Jazz. Un amour de musique psyché pop aux accents Lounge.
C’est toujours un crève-coeur de voir débarquer dans l’indifférence de la fin du mois de décembre de très beaux albums, le genre que l’on aurait pu retrouver dans un top de fin d’année mais qu’au final trop peu monde écoutera. Ce constat ne nous empêchera pas en tout cas de saluer haut et fort la qualité de ce nouvel album aussi planant que délicat de Jim Noir.
L’auteur de l’inusable Tower of Love paru en 2005 avec ses singles mémorables (Tower Of Love, Key Of C, My Patch, Computer song…) fait donc son retour avec un sixième album au titre trompeur. Car on y retrouve une fois encore cette pop psychédélique héritée des années 60, à la fois joyeuse, mais aussi mélancolique, et toujours entraînante, portée par des mélodies imparables et des refrains que l’on aura vite fait de siffler sous la douche au petit matin.
Avec son chapeau melon, son allure So British, cet homme-orchestre, qui chante et joue de tous les instruments sur ses albums, fait partie de ces artistes relativement discrets mais dont chaque nouvel album est un véritable régal, un moment d’orfèvrerie pop comme peuvent nous en offrir régulièrement des gens comme Steve Mason, Unknown Mortal Orchestra ou encore le français Forever Pavot. Et si l’on n’a pas oublié le formidable Jimmy’ Show, paru en 2012, et qui reste sans doute à ce jour son œuvre la plus aboutie, on placera juste derrière ce brillant A.M Jazz, tout aussi subtilement arrangé, dans un genre sensiblement différent, moins rock, plus synthétique et atmosphérique, plus doux aussi, qui fait notamment la part belle aux claviers vintage.
Toujours Nourri des influences des Beach Boys, des Byrds et bien sûr des Beatles, Jim Noir, de son vrai nom Alan Roberts, délivre là une délicieuse galette de psyché pop, fidèle à l’esprit de ses illustres années et des années 60 et dont on se repassera en boucle l’ensemble des morceaux, sans distinction. Du psyché groovy Upside Down à Tol Circle avec ses accent library music, en passant par le langoureux Feel O.K, Jim Noir, sur cet album nous offre un ensemble de titres qui évoquent assez franchement ce que pouvaient faire les français de Air à leurs débuts, à savoir une pop soyeuse aux sonorités rétro vraiment très agréable.
Benoit Richard