L’Américaine Alexandra Savior confirme tout son talent avec The Archer, un recueil de chansons sensuelles et nonchalantes qui auront vite fait de vous séduire… pour débuter 2020 tout en douceur.
Après un premier album intitulé Belladonna of Sadness paru en 2017 et produit notamment par Alex Turner, Alexandra Savior fait son retour deux ans plus tard, avec un second album coproduit avec Sam Cohen (Kevin Morby, Curtis Harding…).
Sur les 10 morceaux en présence, on retrouve à peu près tout ce qui avait fait le charme du précédent avec notamment ce côté romantique triste, cette douce et sensuelle mélancolie, dans des ambiances musicales proches des albums de Lana Del Rey ou encore de celle du groupe Goldfrapp, avec ces petites touches morriconiennes qui évoquent plus généralement les productions trip-hop nourries de vieilles BO de films qui sortaient au début des années 2000.
Écrit et composé après une déception amoureuse, The Archer, n’en est pas pour autant un album totalement triste et pleurnichard. Bien au contraire, la voix très sensuelle et profonde d’Alexandra Savior se veut tout de suite apaisante ; la native de Portland dans l’Oregon se montrant tout aussi à l’aise dans des morceaux épurés, joués au piano, comme sur ce titre d’ouverture magnifique qu’est Soft Currents ou dans des morceaux luxueusement arrangés (Saving Grace) finalement pas très éloigné du son des Last Shadow Puppets… d’Alex Turner.
Sans être forcément très novateur et ressemblant à pas mal de choses déjà entendues ici et là, The Archer a malgré tout cette aisance, cette grâce et cette qualité de production qui font de cet album sorti sur le label de Danger Mouse (30th Century Records) un objet musical irrésistible et que l’on se repassera pour se faire du bien.
Benoit Richard