Disparue des radars pendant près de 15 ans, A Girl Called Eddy fait son retour avec Been Around, un album somptueux qui nous renvoie aux meilleures années du label américain A&M records.
Vous vous souvenez de cette voix qui demandait dans l’album culte de Katerine Mes mauvaises fréquentations (1996) : « Aimez-vous les intellectuels, Alain Krivine ? ». Cette voix, c’était celle de Erin Moran. Une chanteuse dont tout le monde ou presque avait oublié le nom jusqu’à un premier album sous le nom de A Girl Called Eddy sorti en 2004. Un disque produit par Richard Hawley dans lequel la dame proposait une suite de chansons pop-rock-folk dans la lignée de ce que l’on pouvait entendre par exemple chez les Pretenders quelques décennies auparavant, avec cette voix sensuelle, ces chansons mid-tempo langoureuses qui lui valurent une petite reconnaissance à ce moment-là.
Depuis plus rien ou presque, puisque au cours de ces dernières années, Erin Moran est uniquement réapparue en tête d’affiche sur un projet pop en compagnie de Mehdi Zannad sous le nom de The Last Detail avec un chouette album paru à la fin de l’année 2018.
Et puis voilà que sort en ce début d’année 2019 le second album de A Girl Called Eddy. On y retrouve la voix toujours aussi belle et plus que jamais assurée d’Erin Moran.
Côté musique, le style évolue sensiblement, nous ramenant à la Pop West Coast FM des années 70 / 80, rappelant des artistes comme les Carpenters, Burt Bacharach, Elvis Colstello… avec ce son très chaleureux si cher au label A&M records de l’époque et donc (on l’a dit) Chrissie Hynde et ses Pretenders.
Avec ses allures de classique du Soft Rock US, Been Around présente 12 titres baignés de nostalgie, de mélancolie, terriblement émouvants, sans facilité.
Un disque produit par Daniel Tashian, enregistré à Nashville et superbement orchestré autour de cuivres, pedal-steel, piano, cordes, chœur Soul, (et même harmonica !).
Un très bel objet musical, très abouti, rempli de tubes sans doute d’une autre époque (Jody, Two Hearts…) mais dont on ne se défait pas si facilement.
Une des grandes réussites de ce début d’année 2020.
Benoit Richard