Après la série consacrée à la carrière du sinistre Roger Ailes, ancien patron de chaîne Fox News, c’est au tour du cinéma de raviver les mémoires sur le harcèlement sexuel dont ont été victimes de nombreuses journalistes femmes.
C’est Charlize Theron (également coproductrice) qui tient le rôle de Megyn Kelly, la journaliste qui a révélé juste avant que n’éclate le phénomène #MeToo, dans Scandale. Si le film de Jay Roach n’apporte rien de plus en termes de révélations sur le personnage de Roger Ailes, sur son influences et sa tyrannie sexuelle révélée dans la série The Loudest Voice – qui le présentait comme un conservateur sans scrupule, mais aussi mégalomane et paranoïaque.
Ici, le scénario se focalise avant tout sur les femmes. En l’occurrence, trois présentatrices de Fox News issues de trois générations différentes incarnées par Nicole Kidman, Charlize Theron et Margot Robbie. Trois femmes aux allures de « poupée Barbie » sensées incarner la féminité à l’écran afin d’aguicher et fidéliser le public de Fox News.
Victimes pendant des années du pervers et libidineux Roger Ailes, (joué par un John Lithgow, très convaincant après son rôle de Churchill dans The Crown), ces femmes racontent le piège pervers dans lesquels elles sont enfermées. Sur fond de campagne pro-Trump, ouvertement soutenue par Rupert Murdoch (le patron de Fox News) et bien sûr Roger Ailes, le film dresse un portrait de ces femmes qui sont allées très (trop ?) loin pour pouvoir briller sous les lumière des studios de Fox News et qui un jour ont décidé de témoigner pour raconter l’envers du décor et la toute puissance masculine dans ce milieu.
Film formellement assez plat et plutôt didactique, Scandale se révèle aussi assez troublant quand on fait le parallèle entre l’image que renvoient ces stars hollywoodiennes que sont Nicole Kidman et Charlize Theron obsédées par leur apparence et l’idée d’une éternelle jeunesse, et celle de ces journalistes vedettes qu’elles incarnent à l’écran, confrontées finalement aux mêmes exigences, aux mêmes besoins.
