Dans un style plus libre et inventif que jamais, le guitariste de Tortoise, Jeff Parker, délivre un nouvel album de Jazz fusion débordant d’idées et d’énergie en compagnie de son collectif The New Breed.
Tout comme son groupe Tortoise, Jeff Parker se fait plutôt rare. Son dernier album solo, le brillant The New Breed est paru il y déjà 4 ans… autant dire que l’attente fut bien longue jusqu’à la sortie de ce Suite for Max Brown réalisé en compagnie d’un collectif de musiciens rassemblés sous l’entité The New Breed.
A l’image du précédent, Suite for Max Brown est bien plus qu’un disque de jazz. Il suffit de faire un premier balayage rapide des 11 titres pour se rendre compte que le membre du Chicago Underground Quartet aime brouiller les pistes et surtout produire une musique tout sauf linéaire, où se croisent par exemple musiques répétitives (Metamorphoses), grooves hypnotiques (Fusion Swirl), hip hop (Gnarciss), musique électronique et afrobeat (Go Away)… Tout ça s’invite généreusement dans cet album à l’esprit très Fusion 70’s, avec en point d’orgue un reprise du titre After The Rain de John Coltrane dans un style assez proche de celle du guitariste John McLaughlin présente dans un disque reprises de Coltrane paru en 1994.
On retrouvera aux cotés de Jeff Parker le pianiste et saxophoniste Josh Johnson, le bassiste Paul Bryan qui a co-produit l’album, le trompettiste Rob Mazurek (du Chicago Underground Duo), Nate Walcott, les batteurs Jamire Williams, Makaya McCraven et Jay Bellerose ainsi que le violoncelliste du Chicago Symphony Orchestra, Katinka Klejin et même le fille de Jeff, Ruby Parker, venue prêter sa voix sur le titre d’ouverture Build a Nest.
Au final, Suite for Max Brown a toutes les caractéristiques de ces œuvres fourmillant d’idées, à la fois riches et denses, dont il faudra plusieurs passages pour en faire véritablement le tour.
Benoit RICHARD