Avec une musique composée quasi essentiellement de samples, le Russe Long Arm propose avec Silent Opera un album éminemment cinématographique, comme une tentative de décrire les états de l’âme humaine.
J’ai beaucoup de respect pour le travail du compositeur russe Long Arm aka Georgy Kotunov, de par sa versatilité et son approche émotionnelle de la musique. Chez lui, tout est histoire de ressenti et de sensations, de fluctuations et d’énergie à fleur de peau.
Silent Opera ne déroge pas à la règle, continuant sur la lancée de ses précédents travaux, tout en continuant de faire évoluer son univers de l’intérieur, déplaçant les limites vers des extérieurs à la beauté chargée de mélancolie hivernale.
Les multiples samples nourrissent sa créativité et sa musicalité, tournoyant sans cesse autour d’une grandeur timide qui ne demande qu’à aller tutoyer les cimes de l’infiniment grand. Mélangeant classique, hip hop, downtempo, jazz, musique traditionnelle, etc… Long Arm compose un univers riche et scintillant, transperçant nos cœurs de flèches poétiques à la beauté incandescente.
Silent Opera se connecte au temps, reliant les mélodies à un monde gravitant sur nos pensées et nos intuitions, nos égalités et nos perceptions, espace troublant à l’intensité ensorcelante. L’humanité est présente sur chaque titre, leçon d’humilité à l’étendue universelle et à l’élégance bouleversante. Sublime.
Roland Torres