On s’arrête quelques minutes sur la playlist de Patrick Moriceau / Octave Noire pour (re)découvrir 10 beaux albums… entre chanson française, musique électronique et pop-rock.
Le Français Octave Noire proposait début février 2020 son nouvel album Monolithe sur le label Yokanta records. Dans cette nouvelle production, Il enveloppe ses chansons toujours aussi élégantes (on pense à Alain Chamfort), dans des musiques synthétiques tapissées de cordes, en compagnie des voix de Dominique A, Arm et Mesparow. Une digne suite, pleine de sensibilité et de belle mélancolie, pour son précédent LP, Neon paru en 2017.
A l’occasion de cette sortie, le chanteur et musicien évoque 10 albums d’hier et d’aujourd’hui qui l’ont touché19.
5 disques du moment :
IGORRR – CHEVAL
C’est une découverte très récente. Je suis tombé dessus par hasard en me baladant dans les rues de Paris, casque sur les oreilles. Je me suis arrêté, tellement j’étais pris par la folie, la puissance, la virtuosité technique. J’adore le mélange électronique / acoustique, c’est plein d’accidents géniaux. J’ai lu qu’on le classait dans la catégorie Breakcore…
SQUAREPUSHER – TERMINAL SLAM
J’adore un peu pour les mêmes raisons. Il est bassiste à la base, et il a une approche très rythmique voire bruitiste de la musique qu’il traite sur machines. Ça me donne une grande énergie. La richesse des sons, ça fourmille de partout, c’est au millimètre.
NICOLAS GODIN – THE BORDER
J’aime beaucoup Nicolas Godin depuis sa période AIR. C’est toujours très fin, bien écrit, des arrangements magnifiques, et des synthés en pagaille, et ça, j’aime. La classe.
CHASSOL – ROLLERCOASTER
Il est très à part dans le paysage musical français. Il est à la frontière de pleins de styles. Il cherche, et il trouve. Il a une approche ludique de la musique, et des sons qui nous entourent. C’est poétique, éclairé, et intelligent.
PHILIPPE KATERINE – CONFESSIONS
Lui aussi il cherche. Il surprend, désarçonne, nous sème. Je me rappelle d’un de ses premiers albums, « mes mauvaises fréquentation ». C’est un peu comme un Pokémon qui fait son évolution. J’adore sa folie bien sûr, mais aussi le fond de ses chansons. Une des plus belles pour moi, est peut être sa plus simple : moment parfait.
5 disques pour toujours :
Jacques Higelin : Higelin 82
Un de mes disques fondateurs. Quand j’ai découvert Higelin, ça a ouvert plein de fenêtres dans me tête d’enfant. Sa chanson « la balade de chez Tao » m’a toujours bouleversé.
Robert Wyatt – Rock Bottom
Cet album est incroyable. Je peux l’écouter autant de fois que je veux, il me fait toujours le même effet. Il est d’une beauté implacable. Sa voix haut perchée, et ses arrangements tendus me touchent directement. Il est dans mon panthéon.
Aphex Twin – Window Licker
Complètement fou ! Ça part dans tous les sens, c’est brillant. Je pense que si Mozart avait vécu aujourd’hui, il aurait été Aphex Twin. Il est d’une finesse et d’une virtuosité dingues. Mais il peut aussi faire des albums de piano solo magnifiques comme Drukqs.
Paul Young – No parlez
Alors, c’est mon amour de pré-adolescence. J’étais fan ! Il y avait tout ce que j’aime, et encore aujourd’hui. De la pop, des synthés fat, des basses qui chantent, des rythmiques envahissantes. En le réécoutant aujourd’hui, je me rends compte qu’il avait un truc vraiment nouveau pour l’époque. Ses albums suivants sont assez fades en revanche.
Troublemakers – Doubts and convictions
Cet album est arrivé un peu après la grande époque de la French touch. Ce trio marseillais, de mémoire, avait une approche très mélancolique de la musique électronique. Le titre Get misunderstood est magnifique. C’est une époque ou j’essayais beaucoup de choses musicalement. C’est une époque qui m’a beaucoup marqué.
octave noire – monolithe
Yokanta – 14 février 2020