Nick Of Time est le digne successeur de Hold On (2016) et What Ever It Takes (2018), deux albums avec lesquels l’aventure chez Daptone a commencé pour The James Hunter Six. C’est un album vintage et sans paillettes, à l’image de son auteur qui nous bluffe de plus en plus par les différentes émotions que sa voix peut exprimer.
Premier anglais à signer chez le fameux label de Brooklyn Daptone Records en 2015, James Hunter se différencie de ses illustres prédécesseurs par plusieurs éléments importants. Il n’est pas juste un chanteur de soul comme Charles Bradley ou Lee Fields, James mais un musicien autodidacte, guitariste (et harmoniciste) et auteur compositeur reconnu dans la sphère anglaise du Rhythm’n’Blues depuis plus de 20 ans.
Son amour de la Soul et du Blues le conduisent très jeune à quitter l’école de sa région natale, l’Essex, au nord-est de Londres et à jouer le soir dans divers clubs, à Londres et ailleurs en Angleterre. C’est le chanteur Nord-Irlandais Van Morrison qui le découvre au début des années 90 et lui propose de participer à sa tournée puis aux deux albums qu’il enregistra ensuite.
Leur collaboration fut fructueuse, James fait ainsi parler de lui aux USA et décide d’enregistrer un album sur place, People Gonna Talk, qui fut nommé en 2006 aux Grammy Awards dans la catégorie « meilleur album de blues traditionnel ».
Séduit par la sincérité du chant de James Hunter, Bosco Mann le patron de Daptone, le fait signer au milieu des années 2010 dans son écurie afin de lui produire plusieurs albums.
Enregistré auprès de Gabriel Roth (co-fondateur de Daptone), ce nouvel album est un hommage aux nombreux artistes qui ont bercés la jeunesse de James (il est né en 1962) car on y retrouve toutes ses influences, comme Sam Cooke (Who’s Fooling You), Nat King Cole (Paradise For One), Ray Charles (Ain’t Going Up ou One Of Those), ou encore Burt Bacharach (Till I Hear From You)…
C’est d’ailleurs avec une partition au saxophone baryton rappelant les débuts de James Brown (époque King /Federal) que s’ouvre le disque (I Can Change Your Mind), captant ainsi notre attention pour ne plus la quitter durant les 36 minutes qui suivront.
Complètement rétro et assumé, il ne cherche jamais à moderniser sa musique pour plaire au grand public et reste authentique jusque dans son look très 60’s. Il est l’exemple type de l’artiste qui ne joue que par amour de la musique, de manière humble et sympathique. Ceux qui ont eu la chance de le croiser un jour ont pu s’apercevoir qu’il est toujours surpris et presque gêné de l’amour que lui rend son public.
Arnold PIJOT
The James Hunter Six – Nick of time
Label : Daptone Records
Date de sortie : 06 mars 2020
The James Hunter Six sera en concert les 13 mai au Café de la danse à Paris et le 14 mai à la Roche Sur Yon