Gabriel Le Bomin propose un gentil téléfilm racontant les quelques jours qui ont précédé l’Appel du 18 juin 1940. Lambert Wilson fait ce qu’il peut dans cette production aux allures de musée de cire.
de Gaulle au cinéma, c’est surtout une ombre ou une voix en arrière plan, mais rarement ou jamais un personnage central. En France c’est Mitterrand qui, à ce jour, a eu la meilleure exposition dans le film de Robert Guédiguian Le promeneur du champ de Mars. Pour le reste, rien de bien folichon. Et ce n’est pas le de Gaulle de Gabriel Le Bomin – qui raconte les quelques jours qui ont précédé l’Appel du 18 juin 1940 – qui va changer la donne.
Un projet casse-gueule pour un film qui se révèle bien plat, et bien décevant. Un film sans grande idée de mise en scène. Un film axé avant tout sur les dialogues, à tel point que l’on aurait très bien pu en faire une fiction radiophonique comme on peut en entendre dans l’émission Autant en emporte l’histoire sur France Inter.
Un film très scolaire, jamais surprenant et encore moins passionnant qu’on l’on pourra éventuellement faire voir à une classe de 3e de collège, car très didactique dans sa forme, s’appliquant plus à raconter l’histoire à travers les faits qu’à faire du cinéma, notamment dans les échanges entre Churchill et de Gaulle ou encore ceux voyant s’affronter le Général et Pétain sur le terrain de la politique et ds orientations militaires.
Côté vie privée, ce n’est pas mieux. Que du banal et de sentimental à deux balles pour évoquer la passion amoureuse qui unissait le grand Charles et sa douce Yvonne (Isabelle Carré).
Lambert Wilson, décidément véritable acteur « couteau suisse » du cinéma français, capable de jouer aussi bien l’Abbé Pierre (Hiver 54, 1989) que le commandant Cousteau (L’Odyssée, 2016), fait de son mieux, gardant toujours une forme de sobriété dans son jeu, avec son beau maquillage et ses costumes soignés… mais tout ça ressemble, au final, plus à un musée de cire qu’à un film de cinéma.
Benoit Richard