Après Nola Chérie, Indiamore et Big Sun, Chassol nous propose un album autour de la thématique du jeu à travers un voyage sonore et musical entre le Japon et la banlieue parisienne. A voir et à écouter !
chassol © Flavien Prioreau
A chaque nouvel album qui parait, Christophe Chassol suscite un peu plus la curiosité. Après avoir démarré sa carrière dans l’ombre de gens aussi prestigieux que Sébastien Tellier ou le groupe Phœnix, ce pianiste a pu finalement trouver refuge pour son premier album dans la maison Tricatel, faisant paraître X-pianos en 2012. On imagine très bien ce qui a pu séduire Bertrand Burgalat au moment de découvrir la musique du Martiniquais. Car ce n’est pas la première fois que l’on retrouve sur Tricatel un artiste capable de mélanger musiques savantes et populaires. D’autres avant lui, comme André Popp, Jef Barbara ou Étienne Charry, dans des genres assez différents, avaient cette liberté et ce petit grain de folie qui rendaient leur musiques si attachantes et si singulières. Depuis X-pianos, c’est désormais Chassol qui porte fièrement les couleurs et l’esprit de Tricatel à travers le Monde.
Celui qui a toujours voulu composer et sortir des musiques de films – et qui travaille depuis longtemps pour la télé et le cinéma – a fini par faire bien mieux que cela à travers ses différents albums qui sont, si l’on peut dire, des « bandes originales de la vie ». Tout simplement.
Que ce soit avec Indiamore, Big Sun ou Nola Chérie, il se dégage des musiques de Chassol une forme de créativité et de vitalité qui les rendent totalement uniques et inclassables, et surtout très ludiques ! Ça tombe bien, le thème de son dernier album est justement « le jeu ». Une thématique en partie inspirée par l’un de ses livres favoris, Le Jeu des perles de verre de Hermann Hesse, dont on entend un extrait en préambule de cette album.
Pour nourrir les musiques de Ludi, Chassol est allé chercher des sons et des images au Tokyo dôme, un parc d’attraction, mais également dans une salle de jeux d’arcade au Japon ou encore dans une cour de récréation et même un playground de basket en banlieue parisienne, pour y enregistrer des voix, des bruits, des rires et plus généralement diverses formes d’émotions que l’on va retrouver sur chacun des titres de Ludi.
Une patte, un style, une manière d’envisager la musique que l’on reconnaît à la première écoute avec ses structures rythmiques et ses combinaisons harmoniques et surtout avec cet art si particulier qui consiste à créer des mélodies et des motifs répétés à partir de fragments de voix ou de sons enregistrés.
Pour l’accompagner, il a fait appel cette fois à Thomas de Pourquery, Alice Lewis et Alice Orpheus. Tous ensemble, ils participent à l’élaboration de ce nouveau chapitre dans la discographie d’un garçon toujours aussi audacieux et dont la créativité ne semble pas près de se tarir si l’on en juge par l’écoute des morceaux de ce Ludi qui nous embarque dans un tourbillon de sensations assez exaltantes.
Benoit RICHARD
Chassol – Ludi
Label : Tricatel
date de sortie : 6 mars 2020