Le second album des Black Market Brass est un mix endiablé et réussi de tout ce que la musique Afro a de plus groovy et qui, sans être très novateur, propose quelque chose de séduisant et convaincant.
Fondé en 2012 à Minneapolis (la ville qui a vu naître un des plus grands génies musicaux du 20e siècle : Prince) par les guitaristes Hans Kruger et Mitchell Sigurdson, le groupe aux multiples influences Afro comprend actuellement onze compagnons d’armes prêts à dégainer leurs instruments (2 saxophonistes, 1 trompettiste, 1 tromboniste, 1 clavier, 1 bassiste, 1 batteur et 2 percussionnistes).
Pour leur premier album sorti en 2015, ils avaient été remarqués et encouragés par la presse US, pour le second nommé Undying Thirst qui vient de sortir sur le label Colemine Records (comme l’excellent album de Kelly Finnigan) nous pouvons déjà affirmer que c’est un disque puissant, renfermant des distorsions de guitare, des envolées de cuivres et des explosions de percussions qui ne laissent pas indifférent.
A peine le disque lancé que l’on est plongé avec Cheat and Start a Fight dans l’univers de Fela Kuti et Tony Allen, les inventeurs, au début des années 70 au Nigéria, de cette musique que l’on nommera Afrobeat et qui encore de nos jours passionne les amateurs de groove incendiaires.
Fortement inspiré par l’Afrobeat donc, mais aussi par les autres musiques populaires ouest-africaines (ce sont des fans de K Frimpong un chanteur ghanéen de Highlife et de King Sunny Ade un chanteur Nigérian de Juju) sans oublier le Funk et les Brass Bands bien de chez eux, cette joyeuse bande propose une musique énergique et puissante, puisant dans les origines un peu à l’image de ce que proposent les Canadiens de The Souljazz Orchestra.
De l’Afro-Funk de Into the Thick au Nola Brass de Undying Thirst en passant par l’Afrobeat de N.B.T. ou War Room, et le Highlife de So Who, la palette très colorée de l’album est un mélange subtil de festif et de mystérieux.
Mon coup de cœur de l’album restera Intro, un morceau au démarrage envoûtant et inquiétant, les secondes puis les minutes passant en attendant une chute… toujours plus endiablée.
Undying Thirst est tout simplement un album brut et sauvage parfait pour se réchauffer pendant les rudes soirées d’hiver.
Arnold PIJOT