La devise « We Jazz, We Rock, We Funk » qui suit depuis leurs débuts cette joyeuse bande venue du Nord qu’est The HeadShakers est toujours d’actualité dans ce nouvel album bouillonnant d’énergie positive et salvatrice aux accents de fusion heavy funk.
Déjà 12 ans que le combo Lillois The HeadShakers s’est créé une réputation de passeur de groove en faisant danser d’abord les Hauts-de-France, puis les autres régions de notre bel hexagone avec son Jazz/Funk/Rock inspiré par les JB’s, Franck Zappa, Herbie Hancock, Trombone Shorty et tant d’autres jusqu’aux Rage Against The Machine.
Mené par PY au saxophone, ces 8 musiciens fans de Zappa (ils sont à l’origine en 2018 d’un projet tribute à la musique de l’artiste américain) reviennent avec un nouvel album toujours nommé THS (comme le précédent sorti en 2015) qui valide tout le bien que je pensais d’eux depuis la découverte d’un de leurs EP sorti en 2012. Cet EP contenait un morceau live chanté en français (caché à la fin de la dernière piste) qui m’avait immédiatement séduit de par son approche à la FFF, une sacrée preuve de la vivacité de leurs prestations scéniques.
Même s’il est déjà sorti il y a quelques mois, la musique boostée que contient le disque de ces 8 gaillards siéra parfaitement à vos soirées confinées, car en montant un peu le volume vous ferez danser tous vos voisins qui ne manqueront pas de vous questionner dans quelques semaines sur l’origine de ce plaisir auditif.
On dispose en effet avec Finger in the Noise d’une entrée en matière très Funk/Rock contenant 7 minutes de guitare heavy, de saxophone enflammé, de clavier funky … qui vous feront goûter aux différentes inspirations musicales du groupe avant d’enchaîner sur des ambiances plus simplement Funk (Head and Shakers), Jazz (The World Will Soon Sound Like This), Jazz/Funk (Laids Medias) mais en revenant encore et toujours à leurs fondamentaux Funk/Rock (Me Myself and I) pour un ensemble métissé qui doit faire plaisir à tous les musiciens qui les ont influencés.
Avec la participation sur le single Architect of Funk de Fred Wesley, une des références funk mondiale depuis 50 ans, (tromboniste et directeur musical pour James Brown puis George Clinton dans les 70’s) cet album contient une heure de musique essentiellement instrumentale et originale à l’exception de On Green Dolphin Street en compagnie du trompettiste américain Russell Gun pour une revisite incroyablement funky de ce standard Jazz Street popularisé par Miles Davis et Bill Evans il y a 60 an, et de la très belle relecture Jazz du mythique I Want You Back des Jackson 5 interprété ici par une autre invitée, la chanteuse Nordiste Dreo.
Les vidéos d’enregistrement de Jazz On Green Dolphin Street (en 2017) et Architect of Funk (en 2018) qui circulent sur le net depuis longtemps donnent un petit aperçu de leur ligne de conduite.
Certes, cette fusion des genres n’est pas très novatrice, mais il y a là tout de même un bel opus avec quelques pépites qui nous montre encore que la créativité de la scène française n’a rien à envier aux anglo-saxon. Mais pour une prochaine fois je serai quand même curieux d’entendre ce que cela donnerai avec des paroles en français par-dessus cette fusion musicale! L’avenir nous le dira peut-être !
Arnold PIJOT