Régis Jauffret croit reconnaître les traits de son père dans un documentaire consacré la police de Vichy à Marseille en 1943. Il décide alors de mener l’enquêté et par la même occasion de dresser le portrait assez touchant d’un père qui a si peu existé.
Quand Régis Jauffret, découvre par hasard, dans un documentaire sur la police de Vichy, la silhouette de son père menotté entre deux gestapistes sortant de l’immeuble marseillais où l’auteur a passé toute son enfance, il décide de remonter le temps et de se souvenir de son enfance mais aussi d’évoquer la vie de ses parents bien avant sa naissance.
Régis Jaffret mène l’enquête, fait fonctionner son réseau afin de connaitre la vérité sur ces images qui auraient été tournées en 1943. En attendant d’avoir toutes les réponses, il émet des hypothèses, il cherche la vérité sur ce père qui n’a jamais fait état de ces faits du temps avant sa mort en 1987.
Cette enquête dans le passé est aussi l’occasion pour l’écrivain Marseillais de replonger dans ses souvenirs de jeunesse et aussi dans ceux de ses proches pour tenter de connaitre un peu mieux ce père qu’il appelle désormais papa et dont il sait au fond assez peu de choses. Ce père qu’il aurait aimé être plus papa que père et avec lequel il a partagé très peu de moments de complicité malgré le fait qu’il était fils unique. Il faut dire que c’était une époque où le monde des adultes se mélangeait rarement avec celui des enfants. Il faut dire aussi qu’Alfred m’entendait quasiment plus rien depuis bien longtemps. Une surdité associée à une prise régulière de neuroleptiques qui avait fini par le couper petit à petit du monde, l’enfermant dans une sorte de bulle d’où il ne sortait que trop rarement.
A travers ce livre, souvent touchant, parfois drôle – notamment quand il parle des relations intimes entre papa et maman – , et même souvent gentiment méchant, Régis Jauffret rend hommage à ses parents et surtout à ce papa qu’il ne ménage pas, qu’il secoue, qu’il interroge, qu’il sonde, à qui il fait des reproches ici et là – pourquoi diable il allait manger des glaces sans jamais emmener son fils avec lui ? – mais auquel au final il trouvera bien des circonstances atténuantes et lui pardonnera ses travers et le fait d’avoir si peu existé.
Ce livre à cœur ouvert d’un fils à son père disparu, au-delà de ses qualités littéraires intrinsèques permettra au lecteur lui aussi de s’interroger sur son propre rapport à la paternité, à cette vieille génération de pères, souvent durs ou distants, pour qui l’enfant n’était pas forcément un être humain comme les autres.
Benoit RICHARD
Ce type écrit n’importe comment, un exemple de son « style » » il avait un nez à la Gerard Depardieu » …. c’est quoi régis un tel nez ?