Lorsque quatre toulousains décident de jouer un rock garage et de s’appeler Cathedrale, est-ce bien raisonnable ? Éléments de réponse à travers ce 3e album rock, garage, surf, punk…
En réponse à la vague rock garage anglo-saxonne, voici Cathedrale. En treize titres, les toulousains s’affichent sans complexes telle la pochette de leur nouveau disque Houses Are Built The Same.
Et le groupe ne manque pas d’atouts. Si l’approche low-fi leur sied à merveille, le chant doit plus aux clameurs de braillards du samedi soir qu’aux louanges de communiants. Avec une rythmique rock&roll houblonnée et des guitares garage surf punk, Cathedrale dézingue à tout va et fait le choix d’un son sec comme un gosier de lézard.
A la première écoute de The Bet, on croirait le chant en français. Mais non. L’accent et l’intonation sont bien trop syllabiques pour provenir de de Prestwich, Dublin voir Brixton. Et boire des coups dans un pub du quartier Saint Cyprien de Toulouse n’y changera rien. On imagine qu’en concert ça doit le faire mais on est là pour parler du disque.
Institutions et Aquiel sont tirés du même fût et balancent de l’énergie à souhait et sans compromission aucune. Les guitares se répondent avec autant de sobriété, convoquant au mieux Parquet Courts et Jc Satan pour une virée à toute blinde qu’Open your Eyes saura prolonger avec délectation.
Shine The Light, Gold Rush et Is Your Man A Reptile renouent avec une forme plus classique qui n’enlève rien à leur candeur.
Cathedrale a ce mérite de ne pas noyer le poisson dans une multitudes d’effets – une habitude quelque peu irritante dans le milieu – quitte à se mettre en danger. Mais au bout du compte qu’importe le disque ou le flacon, c’est l’ivresse qui l’emporte.
Mathieu Marmillot