Dix ans après Bad Bad Things, l’album originel, le producteur Blundetto aka Max Guiguet, jadis programmateur de Radio Nova, s’apprête à dévoiler Good Good Things, le 18 juin prochain, sur le label Heavenly Sweetness. En attendant voici sa sélection perso du moment et de toujours.
Disert et passionné, Il nous a conté des histoires musicales pendant deux décennies au micro de Radio Nova, avec force détails et précisions. Aujourd’hui, et depuis maintenant une dizaine d’années, Max Guiguet a revêtu sa casquette de producteur et nous enchante avec ses vibes en tant que Blundetto. Un artiste singulier qui, à chaque album s’aventure dans de nouvelles contrées (reggae, latino, funk, soul), et reste fidèle à son crew (Jérome Blackjoy Caron, Clément Petit, Alex Finkin). Le single Sunday in the club vient de paraître en guise de mise en bouche alléchante et à son écoute, j’ai tout de suite pensé à du « Forever Pavot Meets The Budos Band », ce qui n’a pas semblé déplaire à l’intéressé.
5 disques du moment :
Budgie – Panty Soaker 1-6
Non, pas le groupe de rock anglais, mais le producteur mystérieux oeuvrant aux côtés de Earl Sweatshirt ou Alchemist. C’est donc à Los Angeles que ça se passe. Je suis en train de découvrir ses mixtapes (Panty Soakers 1-6), perfection de compos hors pistes slalomant entre soul sensuelle, funk salace et reggae perché, rien à jeter !
El Michels Affair – Adult Theme
Leon Michel est mon producteur / musicien préféré du moment. J’adore sa manière de travailler : priorité à l’humeur et à l’ambiance du morceau. Je sens dans sa musique qu’il ne cherche pas à plaire mais à aller au bout de son idée. Je ne connais pour l’instant que quelques morceaux de l’album à paraître en juin, mais je sais déjà que je le rangerai dans mes classiques, comme tous les disques de Léon.
Birds On A Wire – Ramages
Un disque hors du temps, qui me fait un bien fou en cette période de restriction de mouvement et d’activités. Il a le pouvoir de me transporter dans d’autres mondes et d’autres époques. Violoncelles et voix, c’est classique, baroque et j’aime ce décalage entre la douceur des chansons et la puissance qu’elles dégagent.
Bruno Major – Let A Good Thing Die
Je viens de découvrir cet artiste anglais qui avait sorti un album en 2017. Il envoie une Blue Eye Pop enveloppée de sensualité et de douceur, à l’instar d’un Andy Shauf ou d’un Mac de Marco, flirtant aussi parfois avec la funkyness d’un Jamie Woon.
Mac Miller – Circles
Est-ce que c’est parce que ce bon jeune à eu la mauvaise idée de nous laisser en plan il y a 2 ans… mais l’écoute de cet album posthume m’a tout d’abord plongé dans une grise tristesse, qui a peu à peu laissé place à une douce nostalgie. En tout cas il tourne en boucle, je ne m’en lasse pas et les 12 tracks qui le composent sont devenus des classiques, mes classiques. Mention spéciale pour « That’s On Me », anthem familial.
5 disques pour toujours :
Curtis Mayfield – There’s No Place Like America Today
Un album culte qui s’écoute de la première à la dernière note, précision du son, des compos et du discours. Qui aujourd’hui pour peindre au vitriol les dérives de la société américaine avec autant de justesse, de finesse et d’à propos ? Qui ?
François De Roubaix – Les plus belles musiques de François de Roubaix Vol. 1, 2, 3
Un modèle en terme d’exploration sonore, pionnier du home studio, c’était aussi un immense mélodiste qui a essaimé ses thèmes sur les classiques du cinéma français des années 60 / 70. Sa disparition, à une trentaine d’année dans un accident de plongée, nous a privé c’est sûr d’une immense quantité de musique.
Al Green – I’m Still In Love With You
LE chanteur Soul par excellence, parfois jusqu’au cliché. Mais je suis un inconditionnel de sa voix et de ses chansons, en grande partie grâce aux productions inégalables de Willie Mitchell, du Royal Recording studio (Hi Records, à Memphis). C’est une porte secrète dans la 36ème chambre du Wu-Tang Clan qui m’a révélé Willie Mitchell.
Khruangbin – Con Todo El Mundo
Le disque de Feel Good Music par excellence. Il fonctionne (presque) partout et à n’importe quelle heure. Au moment où j’écris ceci, leur album de 2018 est mon préféré, mais il va peut être devoir faire de la place au nouveau Lp prévu pour juin 2020. Leur son smooth disco sur le single « Time (You and I) » est en tout cas très prometteur.
Native – Rockstone : Native’s adventure with lee Perry at The Black Ark
Presque tout est dans le titre : en septembre 1977, dans le studio du producteur qui façonna le premier le son d’un certain Robert Nesta M. se retrouve le groupe Native. Au programme, expérimentation de composition (In A Strange Land), de son (Late September in May), de psychédélisme caribéen façon Cymande (King Solomon’s Mine)… Un album totalement en dehors des radars (comme souvent avec Lee Perry), rafraîchissant et novateur, qui déstabilisera les puristes du roots jamaïcain. Tant mieux !