Patrick Le Sage, célèbre maître dominateur parisien, a confié à Julie-Anne de Sée le souvenir de quelques-unes de ses prestations BDSM les plus piquantes pour qu’elle les traduise dans un recueil bien épicé.
« Patrick Le Sage est le maître d’un donjon très particulier, un monde à la sexualité sans tabou, à l’hédonisme presque sans limites », il a confié certaines de ses expériences avec ses soumises à Julie-Anne de Sée, auteure bien connue de romans érotiques, pour qu’elle les écrive sous forme de courts récits rassemblés en un recueil de textes sur la soumission, sa signification, la dépendance qu’elle crée, les stigmates qu’elle inflige, la relation maître soumise, … Une façon de bien faire comprendre qu’il n’est pas un bourreau, qu’il est juste celui qui accompagne les femmes qui veulent chercher au plus profond d’elles-mêmes le plaisir le plus intense, la jouissance extrême et d’autres choses encore plus spirituelles, plus intellectuelles, en sublimant la douleur infligée. « Sa créativité, son imaginaire fantasmagorique… » exercent « une incroyable emprise sur les femmes qui ne cessent de venir s’offrir à lui pour connaître les plaisirs et les affres de leur soumission ».
Pourquoi m’imposer-Vous cela ? Pourquoi suis-je à vos ordres, jusqu’à vous obéir totalement ?
Il raconte en une vingtaine de textes des rencontres qu’il a faites car jamais il ne contraint, jamais il ne propose, jamais il ne cherche, c’est toujours la soumise, ou son compagnon, qui quémande, comme une faveur, les traitements si particuliers du Maître. Une soumise confesse dans une lettre au Maître : « …derrière cet acte sauvage, des émotions intenses et grisantes se sont données à vivre, de remarquables valeurs humaines, des sentiments nobles et forts, exacerbés par l’interdit, le secret et la perversion bien présents ».
Il sait qu’il est capable de transformer les femmes, il en a acquis la capacité, et la certitude, en fréquentant certaines ferventes adeptes de ces pratiques. Des témoignage sont même émouvant tellement ces femmes semblent emportées dans un autre monde. « Vous êtes un monstre… Pourquoi m’imposer-Vous cela ? Pourquoi suis-je à vos ordres, jusqu’à vous obéir totalement ? Je suis plutôt du genre à rechigner, me rebeller. Qu’avez-Vous fait de moi, Monsieur le Magicien ? ».
Il se défend de toute exploitation en expliquant que toutes ses « patientes » sont des intellectuelles : avocates, médecins.., capables de sublimer leur douleur pour la transformer en une quête du plaisir sublimé, d’une sensualité exacerbée, d’une fusion de la chair avec l’âme et l’esprit en abandonnant le temps d‘une séance la triviale matérialité du corps. Elles se l’arrachent, elles en sont folles, mais jamais il ne confond la soumission et les sentiments, tout cela reste un jeu, un jeu qui peut mener très loin au fond de soi, mais un jeu tout de même. L’une d’elles écrit : « Votre science du jeu, Votre maîtrise, et ce plaisir sexuel immense, dévastateur, si intense que vous faites jaillir dans mon corps torturé qui devient reconnaissant ».
un personnage du monde de la domination
Le Maître semble plutôt fier d’être capable d’emporter ces femmes vers des mondes qu’elles ne soupçonnaient même pas. N’ayant pas de contradicteurs, nous garderons notre confiance à Julie-Anne de Sée, sa plume, qui peint un portrait très élogieux du Maître. Elle le présente comme une légende, un personnage du monde de la domination. Si elle l’admire, elle confie cependant qu’elle ne succombera jamais à la magie de son art même si elle sait qu’il ne faut jamais dire jamais.
Denis Billamboz