Quand on écoute l’album de The Devonns c’est comme si on était avec une bande de potes, à se la jouer cool et décontracté, des potes que l’on connaîtrait depuis longtemps et avec lesquels on se sentirait pleinement en confiance tant leur musique a un côté séduisant et rassurant.
L’incontournable label Milanais Record Kicks a encore eu du flair en signant The Devonns car on peut dire que ces 4 garçons réussissent à capter les esprits comme rarement, et ce dès les premières secondes de Come Back, le morceau très coooool qui ouvre leur bel album. Déjà disponible en téléchargement (et en 45 tours) depuis fin 2018 il était clairement le meilleur ambassadeur pour annoncer la venue de ce premier opus.
The Devonns ce sont donc 4 jeunes musiciens habitant Chicago et bercé par The Impressions et Curtis Mayfield, et qui à l’initiative de Mathew Ajjarapu ont peaufiné pendant plus de 2 ans ce bijou de Soul aux faux accents rétros et aux multiples influences contemporaines et qui fait le lien parfait entre The Dramatics et Raphael Saadiq.
Ce quatuor comprenant Mathew Ajjarapu (claviers, orgue, chant), Khalyle Hagood (basse), Ari Lindo (guitare) et Khori Wilson (batterie) a eu l’opportunité de collaborer pour ce projet avec des personnes expérimentées. Tout d’abord il y a eu Paul Von Mertens (musicien et producteur pour Mavis Staples, Paul Mc Cartney, Brian Wilson …) qui les a guidé en studio, signé les arrangements de la plupart des titres de l’album et gratifié de quelques apparitions au saxophone et à la flûte, mais aussi Ken Stringfellow (membre de REM) qui a fait le choriste, l’organiste ou le percussionniste sur Come Back et Long Goodbye.
La voix chaleureuse de Mathew est agréable comme une confiserie, et ce peu importe l’histoire qu’il raconte. Certes ici comme dans l’âge d’or de la Soul on parle beaucoup d’amour et de relations humaines, les soupçons de cordes mêlés aux cuivres façons Impressions à la fin des 60’s magnifiant les propos du chanteur, mais on parle aussi de sujets de société comme avec Blood Red Blues (How Long ?) influencé par les classiques du genre que sont A Change is Gonna Come de Sam Cooke et What’s Going On de Marvin Gaye. L’ensemble possède un mélange de groove rétro et moderne qui sur des morceaux comme Tell me nous ramène 12 ans en arrière quand Raphael Saadiq proposait son album The Way I See It.
On appréciera aussi More, et sa basse funky qui sortant du lot nous emporte dans une session plus dynamique à la façon de l’anglais Jamie Lidell, une autre des nombreuses influences revendiquées par The Devons.
Il n’est pas utile de décortiquer d’avantage ces 10 morceaux, le tout étant d’une cohérence et d’une beauté rare s’insinuant tout seul dans notre esprit. Ces 4 garçons ont semble-t-il trouvé la formule magique pour enchanter nos oreilles et c’est tant mieux, pourvu que ça dure.
Arnold PIJOT