Après une saison 1 dévoilant un univers paranoïaque très captivant, Homecoming revient dans un format quasi similaire, pour narrer une nouvelle histoire où il sera encore question de mémoire et de quête d’identité.
Bonne surprise de l’année 2019, la saison 1 de Homecoming adaptée d’un podcast – plus exactement d’une pièce de théâtre audio – par Sam Esnail (Mr Robot) nous plongeait dans un monde flippant et paranoïaque centré autour d’une mystérieuse entreprise sensée travailler sur pour le bien-être de vétérans de la guerre en Irak. Une série assez troublante (avec comme actrice principale Julia Roberts) qui posait plein de questions sans pour autant nous donner au final tous les éléments de réponse attendus. Une série en tout cas très originale qui trouve son prolongement dans cette saison 2 tout aussi réussie.
Les personnages ont changé mais l’univers et la thématique restent les mêmes : on se retrouve à nouveau dans l’entreprise Geist chargée d’accompagner de jeunes vétérans ayant subi des traumatismes. Produite cette fois par Sam Esmail et scénarisée par Eli Horowitz et Micah Bloomberg (les auteurs du podcast de la S01), cette nouvelle saison toujours disponible sur Amazon Prime Vidéo propose une narration plus fluide et moins complexe que la précédente. Débarrassée de ses tics arty avec ce format carré qui correspondait aux parties du récit en flash-back, cette nouvelle histoire démarre avec une femme seule et perdue (Janelle Monae) qui semble avoir tout oublié de son passé. Les épisodes qui vont suivre vont permettre spectateur de reconstituer le puzzle afin de tenter de comprendre ce qui est arrivé à cette femme sans passé dont le sort semble évidemment lié à l’étrange société Geist.
Le sentiment de paranoïa et de mystère fonctionne cette fois encore à merveille avec une mise en scène aussi ludique que précise pour raconter cette quête de vérité en sept épisodes de 30 minutes à peine. Sans gras, sans temps mort, avec un récit qui ne perd jamais de vue son objectif, cette saison 2 est, comme la précédente, centrée autour du thème de la mémoire et de la quête d’identité.
Les personnages s’avèrent pour la plupart réussis et attachants. En premier lieu celui de Jackie/Alex, interprété avec justesse et retenue par une Janelle Monáe aussi brillante derrière le micro que devant la caméra, et qui confirme son talent après le Moonlight de Barry Jenkins en incarnant ici avec brio une femme fragile mais déterminée.
Hong Chau, Chris Cooper et Stephan James viennent compléter un casting resserré mais parfaitement cohérent au service de personnages remplis de failles dans une intrigue captivante et sans affect ni émotion facile. Suffisamment rare pour être signalé.
Sans doute plus classique et moins surprenante que la précédente, cette saison 2 garde toutefois les qualités première de ce projet singulier avec une élégance et un style soigné qui en font un objet sériel plus que recommandable.
Benoit RICHARD