A la manière de la série Narcos, El Presidente raconte le scandale du FIFAgate à travers le personnage de Segio Jadue, personnage peu reluisant du football chilien devenu l’un des plus hauts dirigeants du football mondial.
On a tous entendu parler de près ou de loin des mésaventures arrivée à notre Michel Platini national, ancien président du football européen, accusé d’avoir reçu illégalement de l’argent de Sepp Blatter et soupçonné d’avoir favorisé l’obtention de la Coupe du Monde 2022 par le Qatar lors d’une réunion à Paris en 2010 avec Sarkozy.
Depuis quelques années, on sait que la planète football ne tourne pas forcément rond comme un ballon, surtout au niveau de ses dirigeants souvent accusés de toucher des dessous de table durant leur mandat. A ce sujet, de nombreuses révélations ont été faites au cours des dernières années avec ce que l’on a appelé le FIFAgate mettant en lumière la corruption au sein de la FIFA.
L’ascension fugurante de Sergio Jadue
La série El Presidente raconte cette affaire du point de vue du président de la fédération chilienne Sergio Jadue.
Petit dirigeant du club de deuxième division chilienne, de La Calera, Sergio Jadue se voit rapidement propulsé dans les plus hautes sphères du football international puisqu’il devient président de la Fédération de Football Chilienne puis vice-président de la Conmebol, l’équivalent de l’UEFA en Amérique du Sud.
Même si elle prend quelques libertés avec la réalité en ajoutant des personnages fictifs à son scénario, le série El Presidente a l’immense mérite de se baser sur des faits réels pour raconter comment une dizaine de dirigeants très haut placés vont se retrouver inculpés de corruption, de fraude, de blanchiment lors d’une réunion à Zurich.
Des points communs entre les séries Narcos et El Presidente
Tout l’intérêts de cette série réside dans le fait que même si vous n’y connaissez rien au football, vous pouvez comprendre les tenants et les aboutissants de cette affaire et vous rendre compte comment un petit dirigeant de club sans envergure et sans foi ni loi peut se retrouver par le jeu des influences propulsé parmi les hommes les plus corrompus de la planète.
Racontée en voix-off, sur deux niveaux de temporalité, et sur un ton assez caustique, la série rappelle la manière avec laquelle Narcos raconte le quotidien des narcotrafiquants en Colombie ou au Mexique… la violence et la drogue en moins. Il est même drôle de se rendre compte combien ces deux univers partagent certains points communs, notamment dans leur manière de fonctionner.
C’est l’acteur Colombien Andrés Parra, qui tient le rôle titre, incarnant un Sergio Jadue, timide antipathique, lâche mais qui finira pourtant par devenir un des hommes les plus importants du football mondial. Autour de lui son épouse Néné (Paulina Gaitá) et l’agent du FBI Lisa « Rosario » Harris (Karla Souza) sont parfaites quand il s’agit de le pousser dans ses retranchements. A l’écriture et la réalisation, on retrouve l’Argentin Armando Bo (scénariste de Birdman), et les Chiliens Juan et Pablo Larraín (Neruda, Jackie) à la production et à la réalisation.
Un très beau casting donc pour une série qui raconte la corruption avec détail et précision – Ah la fameuse séquence des boules truquées lors du tirage au sort de la Copa America ! – , et qui se regardera avec beaucoup de facilité grâce notamment au rythme et à l’humour toujours très présents et plus encore dans la dernière partie de la série quand tout s’emballe.
Benoit RICHARD