Cyrille Rapin rencontre des journalistes ou artistes pour parler musique. Un rendez-vous régulier depuis 2018 où la passion se mêle aux souvenirs dans un podcast passionnant et déjà incontournable.
Depuis août 2018, Cyrille Rapin propose le podcast « Mes Disques à moi », un programme uniquement diffusé en podcast dans lequel le journaliste s’entretient avec une personnalité, bien loin du format « promo » auquel nous a habitué la télé ou la radio et la presse.
Ici la discussion se fait dans un lieu public, ou même directement chez l’interviewé, en toute décontraction, pour évoquer le parcours de l’invité, sa relation à la musique à travers notamment trois disques de son choix sorti entre de 1970 et aujourd’hui.
Un rendez-vous très convivial et très agréable à suivre, avec des gens qui ont tous des tas d’anecdotes et de souvenirs à raconter.
Au fil des épisodes, on croisera, entre autres, Arnaud Viviant (Charles / Le Masque et la Plume), Christophe Ernault (Alister / La revue Schnock) Rone, Yves Bigot (TV5 Monde), Babet (Dionysos) et dernièrement le chanteur écrivain Joseph d’Anvers.
Enthousiasmé par la qualité du podcast, on a voulu demander à son auteur, Cyrille Rapin de nos en dire un peu plus sur son travail…
Qu’est-ce que qui t’as décidé à faire un podcast ?
Avant d’en produire j’ai écouté pas mal de podcasts et j’ai rejoint en 2016 l’équipe de Décennies (podcast culture / société). Avec Mika et Wizz, 2 membres de Décennies, on a planché sur un format musical « Mange Disques » (axé musique des années 80) dont Mes disques à moi est le prolongement direct.
Le podcast est un moyen techniquement simple ( mais pas simpliste!) de produire un contenu et de le partager. C’est la principale motivation, parler d’un sujet qu’on aime et le partager avec les auditeurs. J’ai la chance d’avoir rejoint une équipe, le label AudioActif, qui m’a aidé pour préparer éditorialement et techniquement les programmes. Pour synthétiser, c’est le parcours d’un auditeur devenu producteur avec le support d’une fine équipe de passionnés, chacun dans leur domaine.
Quelles sont selon toi les qualités principales de ton programme ?
Pour présenter MDAM, c’est assez simple, le programme se découpe en deux temps ; dans le premier, nous parlons du parcours de l’invité, de son actu et de ses projets ; le second temps est articulé autour d’une sélection de disques, en général un par décennie ; souvent une décennie mérite plusieurs disques … en fonction du temps, on s’adapte pour tenir plus ou moins dans une heure.
Le gros intérêt de MDAM est, selon moi, le caractère central de l’invité, on le découvre au travers des disques choisis et dans un format qui laisse le temps. C’est souvent l’occasion de belles anecdotes; comment le disque a été découvert, l’influence qu’il a pu avoir à un moment donné…
Dans le choix des invités également, j’essaie toujours d’aller vers des passionnés qui ont beaucoup à partager sur leur parcours et leurs goûts musicaux. Typiquement, aller chercher Babet pour qu’elle raconte ses premiers pas au sein de Dionysos, c’est un moment à part et ça permet de visualiser le chemin parcouru.
Quelle est la personne qu t’as le plus surpris parmi celles que tu as interviewées depuis le démarrage de MDAM ?
Difficile à dire car après 2 ans et un peu plus de 20 numéros avec autant d’invités , chaque épisode a un caractère particulier ; la simplicité d’Emilie Mazoyer, la « pétillance » de Saskia de Ville sur un sujet que je ne maîtrise pas du tout, la polyvalence artistique expliquée par Joseph d’Anvers, la spontanéité de Jean Mathieu Pernin, le bureau de Luc Frelon qui est une discothèque à part entière… chaque invité a apporté sa personnalité en plus de sa passion pour la musique… et c’est le but recherché.
Le plus important, à mes yeux, reste celui qui a fait vivre le format pour la première fois, Alain Pilot, qui m’a accueilli sur la simple base d’un conducteur sur papier et avec une sélection très rock.
Quelles personnalités rêverais-tu d’avoir dans ton programme ?
La première chose est de continuer, ce qui n’est pas une mince affaire d’un point de vue planning. La ligne ne va pas varier du jour au lendemain et continuera en invitant des personnes qui ont marqué mes découvertes musicales au fil du temps, je pense notamment à Laurence Romance qui a fait beaucoup en élargissant mes goûts musicaux dans les années 90 ; les équipes derrière Les enfants du rock ou Rapido également; j’ai eu la chance de recevoir Yves Bigot pour le 18e épisode et c’était un plaisir immense d’échanger avec celui qui a œuvré dans de si belles émissions et qui continue à faire énormément pour la culture.
Ca serait fantastique de parler musique avec Bernard Lenoir par exemple car il a été fondamental pour le rock indé en France, également Pierre Lescure qui a été le grand artisan de programmes phares de ma jeunesse.
En dernier lieu, Michel Gondry, en grand amoureux de la musique qu’il est… mais on est d’accord, on parle de rêve.
Quels seront les prochains invités ?
Claude Whipple qui a créé le spectacle Little Rock Story pour partager la passion du rock avec le jeune public (fin juillet) et Samuel Degasne, journaliste à Rolling Stone et aux manettes d’Une chanson l’addition (fin août). Quelques épisodes sont encore à caler avec toujours de la passion et de la curiosité musicale…
L’été est consacré à la préparation d’un format un peu différent qui pourrait arriver d’ici la fin d’année si la préparation et la documentation se passent bien, ce ne sont pas les idées qui manquent…
Entretien réalisé par Benoit RICHARD – juillet 2020