« Pure Luxury » : la pop aux effluves funk synthétiques de NZCA LINES

Pure Luxury, le nouvel album de NZCA LINES est un condensé de tubes électro-pop sophistiqués, recyclant avec bonheur la musique urbaine des 80’s et 90’s, et qui provoque une irrésistible envie de tapiner du pied.

NZCA-LINES

Michael Lovett n’est pas à son coup d’essai. Avec déjà deux albums, l’anglais qui réside à New York s’est surtout fait connaître du public en accompagnant sur scène Metronomy ou Christine and the Queens. Sans doute n’était-il pas né lorsque Prince squattait les charts avec Sign Of The Time et encore puceau quand Soul II Soul sortait son classique Club Classics Vol. One. C’est de ces deux mamelles lascives que le petit Michael ira se nourrir pour tracer sa route artistique.

NZCA LINES – Pure LuxuryColoriant la pop d’effluves funk synthétique, NZCA LINES défend clairement un style clinquant et sexy, soit l’inverse du design péruvien vieux de 2000 ans dont le nom du groupe est inspiré. Lovett sait murmurer au creux de l’oreille et possède des intonations qui ne laissent pas de marbre. La plupart des chansons ont été écrites en tournée comme il aime à le stipuler: « Je me souviens avoir entendu dire que, lorsque Phoenix composait Wolfgang Amadeus Phoenix, ils dépensaient beaucoup d’argent pour se rendre dans différentes villes afin d’écrire leurs chansons. J’ai vraiment aimé cette idée. Mes chansons ont été définitivement influencées par l’endroit où elles ont été écrites. » Pure Luxury en somme. On pourrait croire qu’il s’adresse à un public riche et branché qui ne fréquente que des clubs huppés mais il n’en est rien. Les paroles, sans ambiguës, dénoncent le consumérisme, la politique anglo-saxonne et défendent l’écologie. On évitera de parler juste du bilan carbone de Michael. Le chanteur manie le cynisme comme la danseuse sa barre de Pole Dance. Ce qui le rend forcement  sympathique.

Et des tubes ? Il y’en a en pagaille. Avec des violons que Barry White n’aurait pas renié, voila que Prisonnier Of Love déclenche un excès de frissons que Real Good Time prolonge sans difficulté grâce à sa basse aquatique et son refrain efficace. Les rythmes sont froids mais suaves,  la majorité des sons électroniques mélangent des sonorités actuelles et des sons régressifs. Au piano sur For Your Love, à la guitare shoegazing à la fin de Take This Appart ou piratant des sons chez GrandMaster Flash sur l’excellent Opening Night, Lovett recycle avec bonheur la musique urbaine des 80’s et 90’s.

Le single Pure Luxury récapitule le savoir faire du musicien, qui va enfin pouvoir se dégager de l’image de faire valoir, et être reconnu à sa juste valeur.

Marmillot Mathieu

NZCA LINES : Pure Luxury
Label: Memphis Industries
Sortie :10 juillet 2020