En 2004, les sulfureux Auteurs de South Park (Trey Parker et Matt Stone) décident d’investir le très complexe film de marionnettes et de mettre à feu et à sang une administration Bush sur le déclin et la bien-pensance bobo des stars d’Hollywood. Un film qui déteste tout et tout le monde, qui met dos à dos Nationalistes belliqueux et va t’en guerre et faux gauchistes made in Hollywood plein aux as. Un défouloir anar et irrespectueux, qui ne respecte rien ni personne et qu’il serait difficile de mettre en oeuvre aujourd’hui. Gratuit, méchant et subversif, donc essentiel.
Les Etats-Unis et le monde sont menacés !! Le dictateur fou et mégalomane Kim Jong Il menace les Nations-Unis de sa voix d‘Eric Cartman, et promet l’apocalypse nucléaire à notre bonne vieille planète bleue.
Mais putain, ça ne va pas se passer comme ça !! Non mon pote !
Les latteurs de burnes number one de l’univers sont appelés à la rescousse et sont bien décidés à en découdre avec Kim « Cartman » Jong Il et tous les Ben Laden du monde.
Parce que, merde ! C’est qui les boss ?
Les défenseurs idiots du monde libre ? N’hésitant pas à tout faire péter, villes et monuments, au nom de la liberté (de l’Amérique) et de la sécurité (de l’Amérique).
Trey Parker et Matt Stone, nos libertaires « libertariens », les chantres de la poilade de mauvais goût outre-Atlantique et distributeur officiel de coups de tatanes dans les rouleaux de la totalité du grand cirque médiatique mondial nous délivrent LE film d’action AMÉRICAIN par excellence.
Une sorte d’hommage aux productions de Jerry Bruckheimer et aux films de Michael Bay, sentant bon l’impérialisme Ricain décomplexé, suintant la testostérone misogyne et dégoulinant de sueur protéinée.
Les créateurs du mythique South Park lâchent une bombe digne de leurs héros va-t-en-guerre et inconscients, en cette année 2004 ; et font péter les nerfs d’une administration Bush sur le déclin, ainsi que les égos surdimensionnés d’acteurs Hollywoodiens prêt à tout pour leur réputation.
La légendaire haine de Parker et Stone pour les acteurs et leur mégalomanie maladive, nous offre la chance de pouvoir admirer un film de marionnettes.
Technique difficile et quelque peu passée de mode que nos deux trublions re-dynamitent de manière incroyable. Arrivant presque à nous faire oublier l’inexistence des acteurs, le défi technique que cela représente, et parvenant malgré tout à nous amuser du ridicule des situations humaines réalisées par des pantins de bois.
Comme la cultissime scène de la cuite et du lâcher de queue de renard interminable ou bien la scène de sexe, qui reste sûrement l’un des moments les plus chauds bouillant de l’histoire du cinoche (Rien qu’ça !!)
Passé l’immense défi technique que cela représente (et qu’ils ont dû préférer au fait d’avoir à gérer une diva Hollywoodienne mécontente de sa caravane et de la fraîcheur de son eau gazeuse.), il reste un film ambigu, beaucoup moins con qu’il n’en a l’air.
Une sorte de manifeste libertaire, dézinguant tout et tout le monde, sans une once de respect pour qui que ce soit.
Flagellant une Amérique guerrière, aveugle, ne comprenant rien aux problèmes du Monde mais les réglant à grands coups de missiles en pleine gueule. Se foutant ouvertement d’une administration Bush inculte et chauvine dont les studios Hollywoodiens ne cessaient de lécher le cul à grands coups de productions Nationalistes et crétines.
Ne respectant rien
Passant à la rôtissoire ces gentils démocrates d’acteurs Américains, cette essentielle et puissante G.A.Y ( Guilde des Acteurs Yankee) dont le président n’est autre que le meilleur acteur du monde : le grassouillet Alec Baldwin.
Ces Clooney, Penn, Jackson ou Sarandon, le sémillant » Matt Daaaaaaamon !! » en benêt aux yeux trop près du front. Ces acteurs aux idéaux trop souvent préfabriqués se prennent une volée de bois vert en plein sur les fesses, ces superbes fesses dorées par un soleil Californien inoffensif ( beaucoup moins violent que le soleil Irakien en effet).
Personne n’est épargné… encore moins Michael Moore.
Cette violence, ce nihilisme anarchiste où tout est à jeter, où plus rien n’est bon. Où tout le monde se retrouve dos à dos dans une grande vague de bêtise planétaire.
Ce « Tous les même ! » toujours dangereux, est au final assez déstabilisant. Il n’y a pas de bons ni de méchants. Le monde entier est pourri. Plus rien à quoi se raccrocher.
Parker et Stone réussissent avec ce film d’une drôlerie féroce, d’une intelligence ambiguë et d’une technique impeccable, un monument de film politique.
Une espèce de concours du mec le plus con du monde où tous les participants sortiraient gagnants.
Une ode anarchiste et déviante en plein dans la gueule de la plus grande démocratie du monde.
AMERICA FUCK YEAH ! ! !
Renaud ZBN
Team America : Police du monde est sorti le 9 mars 2005 au cinéma.