Jonathan Personne (du groupe Corridor) a sorti un épatant album solo intitulé Disparitions. Tout aussi épatants sont ses goûts musicaux comme on s’en rendra compte à la lecture de sa sélection 5+5.
En marge de son groupe Corridor avec lequel il a sorti 3 albums formidables (Junior, Supermercado et Le voyage éternel), Jonathan Robert compose en solo sous le nom de Jonathan Personne des musiques tout aussi intéressantes. Après Histoire naturelle en 2019, il revient avec Disparitions. Un nouveau disque nourri des musiques western spaghetti (Ennio Morricone, Luis Bacalo, Riz Orlanti). Sans pour autant être une BO de film, Disparitions reste un vrai disque de rock, original, aux ambiances travaillées et très captivant.
Mais quels sont les goûts et les influences de Jonathan Personne ? Eléments de réponse dans la sélection de disques du Canadien.
5 disques du moment :
Freddie Gibbs & The Alchemist – Alfredo (chronique)
L’un des meilleurs rappeurs actuels. Même si Bandana était cinglé, Alfredo est très fort. Ça change de Playboi Carti qui choppe un hoquet sur auto-tune.
Astrud Gilberto – The Shadow Of Your Smile
L’an dernier, lors de la dernières tournées West coast US de Corridor, j’écoutais Astrud Gilberto LP. On m’avait donné une vapoteuse à weed et il mouillait tout le temps, ça collait bien au mood. Là, j’ai juste récemment réalisé qu’il y en avait beaucoup d’autres des albums et qu’ils sont quand même pas mal. Je viens de récolter mon plant d’ailleurs.
Vanishing Twins – The Age Of Immunology (chronique)
Je suis tombé là-dessus en cliquant sur un post facebook d’un ami et j’ai vraiment aimé, ça tourne depuis. Après avoir fait le tour des albums de Stereolab, sans être identique, c’est cool de retrouver quelque chose qui donne un peu l’impression de s’inscrire dans un courant similaire.
Flore Laurentienne – Volume 1
Néo-classique qu’ils appellent ça. Paysages d’ici en musique. Ça et les ballades en nature. Je marche beaucoup en écoutant de la musique.
Jimmy Hunt – Le Silence
Difficile de faire mieux, c’est selon moi l’un des meilleurs au Québec. Un album d’automne qui me suis depuis le printemps dernier. Les gens qui m’aiment est une chanson puissante. Bravo Jimmy pour ton beau CD.
5 disques pour toujours :
Bibio – Vignetting the Compost
Je suis assez fan de son travail en général mais c’est l’un de ses premiers albums instrumental (hormis 3 morceaux chantés) qui m’accompagne le plus souvent jusqu’à ce jour. Un beau mélange de folk, de layering, d’expérimentations sur ruban, de soundscapes nature et de vieilles émissions télé du dimanche matin.
Sonic Youth – A thousand Leaves
Au final, j’ai probablement plus écouté Evol, Murray Street, ou Sonic Nurse. Reste que c’est un album volé à ma soeur qui a changé à jamais mon parcours musical, qui m’a sorti de l’enfer skate punk de l’époque et des groupes progs chiant de nos parents boomers.
Destroyer – Kaputt
Ça n’a jamais quitter mon téléphone depuis. Accompagnateur de blues par excellence. Parfait pour renverser du vin sur sa chemise blanche en dansant.
Oneothrix Point Never – Replica
l’album qui m’a fait découvrir l’artiste. De la musique expérimentale que je rêverais de faire et dont j’en suis incapable. Une approche fascinante du sampling où il colle plusieurs éléments disparates pour finalement former certaines mélodies. Parfait pour fumer du crack.
Women – Public Strain
Pas trop de surprise, ça fait 10 ans que j’en parle et là, c’est le 10e anniversaire. Ça m’a ouvert les yeux sur pas mal d’aspects de la musique… je pense à la narrativité, aux textures et aux ambiances sonores. Bon, ça fait 10 ans que j’emmerde les gens à en parler.