Dans ce nouveau livre extrêmement chaleureux et personnel, Nicoby évoque sa vie d’auteur, lui l’éternel passionné de bande dessinée. Un livre où l’on croisera entre autres, Blutch, Menu, Davodeau et même Tif et Tondu !
C’est presque un livre en forme de bilan, de retour sur le passé, que nous propose là Nicoby avec Mes quatre Saisons. Quatre saisons qui représentent quatre moments de son existence, quatre moments de sa vie de passionné de bande dessinée… une passion dont il a fait son métier.
Il y a d’abord ses débuts, quand il s’imagine, pourquoi pas, devenir lui aussi un auteur de cette « cette nouvelle bande dessinée » redéfinissant les codes du genre, avec un ton nouveau, une nouvelle manière de concevoir le récit, impulsée par l’Association avec des gens comme Killofer, Lewis Trondheim et Jean-Christophe Menu.
Il y a ensuite ses projets, ses rencontres, notamment dans le cadre de son exposition pour Quai des bulles à Saint-Malo, pour laquelle il doit récupérer des planches chez divers auteurs… ce qui permet au lecteur, par la même occasion, de lier plus ample connaissance avec le petit monde de la BD, avec des gens étonnants et singuliers et toujours passionnés.
Car le fil rouge de ce livre, c’est bien la passion, l’amour de la BD que Nicoby partage avec ses amis et collègues auteurs, ou non, qu’ils s’appellent Blutch, François Corteggiani mais aussi Sylvain Ricard, Étienne Davodeau ou Gotlib, avec toujours ce plaisir d’échanger autour de cet amour, surtout quand il s’agit de redécouvrir d’anciens numéros de Spirou par exemple, ou de se souvenir de sa découverte des Lucien de Margerin… un auteur dont on retrouve d’ailleurs le ton et l’humour dans ce livre.
Au fil des pages, on suit Nicoby dans ses déambulations, comme dans cette casse-auto où il va réaliser un rêve : conduire une DS Citroën, ou encore, vers la fin du livre, quand il se rend au domicile du cinéaste Patrice Leconte afin de lui remettre les planches originales d’un travail réalisé autour du film Le Mari de la coiffeuse pour La revue dessinée.
Avec beaucoup d’humour, on l’a dit, mais aussi de générosité, d’autodérision, d’ironie et de tendresse, bien à l’image de son dessin aux traits ronds, l’auteur de l’inoubliable Les ensembles contraires (en compagnie de Kris) se montre même très touchant dans la dernière partie du livre, évoquant avec humour, les discussions parfois absurdes, quil a avec sa maman, et les souvenirs qu’il tente de faire ressortir de la mémoire de cette mère atteinte de la maladie d’Alzheimer.
Avec ce très beau livre, Nicoby nous montre en tout cas qu’on peut garder son âme d’enfant et durer dans le métier d’auteur de bande dessinée, qu’ on peut concilier cette passion inaltérable avec toutes les contraintes liées à un profession qui reste toujours aussi précaire.