Dans un documentaire passionnant, la réalisatrice Alison Ellwood propose de nous faire revivre en deux fois 1h20 l’âge d’or de la folk music, en compagnie d’une communautés d’artistes regroupés dans le quartier de Laurel Canyon.
Au milieu des années 60, des chanteurs, musiciens venus de toutes parts viennent s’installer sur les hauteurs de Los Angeles, à Laurel Canyon. Un quartier qui va voir éclore l’une des plus formidables scènes musicales de la musique pop folk du XXe siècle, représentées par des groupes aussi mythiques que The Mamas and the Papas, The Doors, Love, Crosby, Stills, Nash & Young ou les Byrs.
C’est donc dans un formidable documentaire en deux parties diffusé sur Arte que la réalisatrice Alison Ellwood nous raconte les dix années de la vie au sein de Laurel Canyon, ce quartier situé entre Sunset Boulevard et Mullholand Drive où sont venus s’installer petit à petit des dizaines et des dizaines d’artistes à partir du milieu des années 60. Une communauté où tout le monde se connaissait, où les portes des maisons étaient ouvertes en permanence, où l’on jouait ensemble nuit et jour mais où l’on consommait également beaucoup de substances illicites.
Le film se compose, pour la partie visuelle, de nombreux clichés réalisés par deux photographes (Nurit Wilde et Henry Diltz), vivant à l’époque à Laurel Canyon aux cotés des artistes musiciens ; et pour la partie audio, de nombreux témoignages et documents d’archives sonores qui nous font entendre la voix de rescapés ou artistes décédés, ayant vécu ces années de l’intérieur… qu’ils s’appellent Joni Mitchell, Neil Young, David Crosby, Michelle Philips, Ray Manzarek, le tout agrémentés de nombreuses vidéos de concerts et d’enregistrements privés rares.
https://www.youtube.com/watch?v=EwYovjfN0nA
La première partie est sans doute la plus intéressante, elle raconte l’éclosion de cette scène, entre 1965 et 1970, période durant laquelle ont été composés et enregistrés quelques uns des plus beaux disques de la musique Pop folk.
La seconde partie est plus sombre, évoquant la fin de l’innocence avec notamment l’assassinat de Sharon Tate par la secte de Charles Manson ou encore le concert tragique des Rolling Stones à Altamont.
C’est évidemment un vrai bonheur que de retrouver l’ambiance du « Flower power », de redécouvrir le mode de vie Hippie de ces artistes, de réentendre ces merveilles de chansons pop folk composées par Joni Mitchell, le Buffalo Springfield ou encore les Mamas and papas, et surtout de découvrir dans quelles conditions elles ont été créés.
Un documentaire plein de nostalgie, le témoignage d’une période insouciante, où tout semblait possible, où le business, la célébrité et l’argent n’avaient pas encore pris totalement le pouvoir et bridé l’élan créatif de tout ce petit monde qui semblait vivre en totale harmonie dans ce quartier où l’on aurait rêvé de vivre.
Laurel Canyon, la légende pop-rock d’Hollywood – à voir sur Arte jusqu’au 7 novembre 2020
https://www.youtube.com/watch?v=nlM8rA2frqo