Entre septembre et octobre 2020, Max Richter a fait paraitre trois albums pour deux projets différents : Black To Comm et Mouchoir Étanche. Trois productions qui montrent, si besoin était, toute la diversité de l’oeuvre de l’artiste allemand.
Black To Comm A C of M et Mouchoir Étanche Une Fille Pétrifiée sur le label Cellule 75, Black To Comm Oocyte Oil & Stolen Androgens chez Thrill Jockey… on savait Marc Richter prolifique, mais sortir trois projets quasi simultanément relève du stakhanovisme.
Que ce soit sous son pseudo Black To Comm ou Mouchoir Étanche, l’artiste livre des œuvres très différentes, que ce soit de par leurs formes ou leur contenu.
Avec A C Of M, l’artiste allemand plonge l’auditeur au coeur du confinement qui frappe une partie de la planète. Un projet conçu et réalisé dès les premiers jours de la crise du COVID-19 au printemps dernier, avec des field recordings qui se scratchent sur des ambiances brutes, dépolies et grattées avec rudesse. Un album schizophrène aux ambiances gorgées de bruits métalliques et de secousses humaines, issues d’un monde en mode KO.
Sur Une Fille Pétrifiée, via son pseudo Mouchoir Étanche, Max Richter dévoile des ambiances plus cinématographiques, nourries de sonorités classiques et d’étrangeté fragile, de vocaux d’opéra trafiqués et de nature déviante posée sur des tapis de romantisme flirtant avec un gothisme abstrait.
Quand à Oocyte & Stolens Androgens, il regroupe des titres composés entre autres pour des installations sonores, qui ont pour point commun d’utiliser des voix qu’elles soient parlées, susurrées ou chantées. L’ensemble est assez hétéroclite et possède cette disparité qui fait la grande force de Marc Richter, lui conférant le titre d’artiste innovant et inclassable. Impressionnant.
Roland Torres