Ce personnage culte de la BD indépendante américaine, créé au tout début des années 1990 et consacré par Hollywood grâce au blockbuster familial avec Jim Carrey, va enfin se révéler au grand jour dans toute sa férocité !
Le Mask a disparu, mais il fascine toujours autant… Lorsque Rick et ses amis remettent par miracle la main dessus, ils pensent tous avoir une chance d’enfin concrétiser leurs rêves les plus fous. Mais c’est sans compter sur la pègre qui rêve tout autant de posséder une arme de destruction massive comme celle-ci. Porter le Mask provoque des effets destructeurs et attire les pires ennuis. Walter, un colosse muet et sans état d’âme en sait quelque chose et se met lui aussi à la poursuite du Mask. Il s’agit ici du deuxième volume de l’intégrale The Mask publié par Delirium.
Chez les plus anciens, The Mask évoque l’une des rares bonnes surprises cinématographiques tirées du monde des super-héros. Le film de Chuck Russell adaptait en 1994 une série de l’éditeur indépendant Dark Horse.
The Mask pourrait être un crossover entre le MCU et le monde fantaisiste et délirant des cartoons de Tex Avery. Le fameux masque offre à son possesseur les pouvoirs des héros dessinés de notre enfance. Il lui permet d’égaler les extravagances de Droppy, Bugs Bunny, Daffy Duck ou Porky Pig. Il est rapide, puissant et invulnérable. Il est non seulement capable de changer son apparence, mais aussi son environnement. Mieux, il fascine et envoute son public. Délivré de toute inhibition, il multiplie les gags et les punchlines. Cette créature est la providence du scénariste ironique et du dessinateur créatif.
Le Masque contre-attaque s’ouvre sur quatre jeunes désœuvrés, tous fans du Mask. Sans surprise, Rick met la main sur l’objet et ne résiste pas à la tentation. Après une série de catastrophes, il le cédera à ces potes. Pour cette mini-série, John Arcudi joue avec les caractères de ses victimes. Le Mask transcende les obsessions de ses porteurs, le dur à cuir, le musicien incompris, le grand timide ou le gars trop sérieux. Il les travestit pour notre plus grand plaisir.
Doug Mahnke doit à The Mask sa carrière. Après 10 ans chez Dark Horse, il deviendra l’un des piliers de DC Comics, animant notamment Justice League et Green Lantern. Le fond blanc, les cases rectangulaires, les couleurs tranchées datent un peu (1995). Mais Big Head n’a rien perdu de sa joie de vivre, il explose littéralement sur scène. Mahnke excelle aussi bien dans le robot fou, le général sudiste, le tragédien ou la rock star psychédélique. L’histoire n’a pas grande importance, les personnages secondaires sont juste esquissés, mais les gags s’enchainent, vous ne vous ennuierez pas.
Stéphane de Boysson