Dragman, premier super-héros transgenre, accompagné de Dog girl tentent d’abattre le maléfique Black Mist qui rachète leur âme aux gens. Vont-ils y parvenir ? Vous le découvriez en lisant le roman graphique formidable de Steven Appleby.
Connaissez-vous Dragman ? Sans doute pas, car ce super-héros n’est ni issu de la galaxie Marvel ni même de celle de DC Comics, il sort tout droit de l’imagination de l’auteur de bandes dessinées anglais Steven Appleby. Un super-héros qui a la particularité de se mettre à voler dès qu’ils se travestit en femme. Etonnant, non ?
Premier roman graphique de Steven Appleby, Dragman raconte les incroyables aventures d’August Crimp, marié père de famille qui, un beau jour, découvre qu’il pouvait voler en se travestissant… ce qui va quelque peu peu changer le cours de sa vie.
En compagnie de Dog girl, une super-héroïne qui a le flair d’un chien, il vole régulièrement au secours de la veuve et l’orphelin, mais la mission la plus périlleuse pour lui consiste à venir à bout de la maléfique société Black Mist qui fait prospérer son business en proposant aux plus démunis de leur acheter leur âme.
Sélectionné en compétition pour le Festival de la bande dessinée d’Angoulême 2020, Dragman est incontestablement une des bonnes surprises de cette année 2020 en matière de BD. En premier lieu parce Dragman dépoussière gentiment le mythe du super-héros à l’américaine, avec un personnage dont la philosophie semble assez éloignée de celle des surhommes, américains que l’on connait. Et c’est tant mieux car c’est ce qui fait tout le charme et la singularité de cette bande dessinée extrêmement drôle, rythmée et qui pose pas mal de questions sur des sujets bien de notre époque.
Car derrière le trait de dessin naïf et les couleurs pastelles très douces de Nicola Sherring, Dragman est un livre d’une ambition folle, pour un(e) auteur(e) qui s’assume en femme transegenre et qui parvient, à travers ce récit d’une grande finesse à retranscrire ce que peuvent ressentir ou vivre les hommes travestis, confrontés à l’intolérance du monde vis-à-vis de leur condition.
Malgré la gravité et l’importance du sujet, donc, le livre dévoile également beaucoup de qualités dans le scénario proprement dit, proposant une solide intrigue développée sur plus de 300 pages. Un récit à la fois dense, léger et burlesque, rempli de personnages assez jubilatoires à l’image de ce super-héros dont le pouvoir n’est pas de deviner l’avenir mais le passé.
Et d’ailleurs l’auteure anglaise reconnue Posy Simmonds, qui parraine en quelque sorte ce livre, ne s’y est pas trompé en affirmant « qu’il n’y a pas de super-héros plus super que Dragman, le héros travesti de Steven Appleby ». Et vous pouvez la croire !
Benoit RICHRD