Du Pays de Galles, Ghostlaws réinvente la conduite musicale, en y insufflant de l’hypnose et de la répétitivité, comme le suggère le titre de leur premier album : Motorik.
Repérés en 2016 sur une compilation-hommage aux Gorky’s Zygotic Minci (groupe atypique de la scène musicale alternative galloise des années 90 et séparé en 2006), les Cardiffois de Ghostlawns ont, depuis, bien balisé leur route. Rêvent-ils d’avaler des kilomètres sur les autoroutes allemandes avec Neu!, Cluster ou Tangerine Dream en guise de bande-son ? Peut-être, mais les gallois ne se contentent pas d’instrumentaux aux grandes longueurs. Ils conservent un pied sur la pédale de la pop électronique, comme leur cousin islandais Fufanu.
Leur recette ? Une batterie hypnotique accompagnée de synthétiseurs planants et de voix fantomatiques qui forment le châssis du panzer pop. Les quelques instrumentaux présents, Guppy et Ffoi, restent dans les clous en suivant les préceptes sacro-saints : intro – montée – clic métronomique – trip psychédélique.
Mais la bonne surprise vient plutôt des mini-tubes Breaking Out et Y Gorwel ou une guitare afro-pop à la Foals télescope des claviers électro sur des rythmes plus enjoués que de coutume, confortés par un chant désenchanté qui leur confère une dimension pop à la Death In Vegas.
Plus basiques dans leurs constructions, Motorik et Akadémie encensent la linéarité et jouent subtilement avec des arrangements qui ne sont pas sans rappeler au mieux America Analog Set pour l’utilisation du xylophone et The Notwist pour la mélancolie rêveuse qui s’en dégage.
Et même si Motorik manque parfois de peps, les gallois peuvent pavoiser sur la M4, une des rares autoroutes du pays, avant de vouloir s’engager sur l’autobahn.
Marmillot Mathieu