Quatre ans après Jungle contemporaine, la tourangelle Marion Gaume Aka Mesparrow revient avec un nouvel album Monde sensible, au travers duquel la jeune femme, fraîchement maman, pousse encore plus loin l’exploration de ses propres émotions et de sa sensibilité.
Au fil de ses productions, Mesparrow gagne en épaisseur et en maturité. On l’a découverte en 2013 avec Keep This Moment Alive, et des titres tels que The Symphony ou encore Next Bored Generation et déjà, le style et l’empreinte musicale étaient là : l’artiste sample et met sa voix au service de ritournelles bien ficelées.
En 2016, un changement s’opère chez Mesparrow, elle exprime désormais ses états d’âme dans la langue de Molière, sur l’opus Jungle Contemporaine, gagnant en même temps un son plus électro et plus dense dans les productions.
Le nouvel album, dont la date de parution a été repoussée, parviendra jusqu’à nos oreilles ébahies le 15 janvier 2021, et il constitue à lui seul un état des lieux émotionnel de l’artiste, une sorte de catharsis nécessaire et libératrice.
Sur Différente, Mesparrow expose sans fard ses forces et ses faiblesses, et se met à nue, sans filtre, avec une sincérité désarmante. « Trop curieuse, trop peureuse / On me dit tout et tout son contraire / On me pousse, on me freine / Je veux juste qu’on m’aime telle quelle (…) Je suis trop pas assez / Mais toujours différente / Et ça gêne les autres / Mais je me sens vivante »
Sur le titre L’humeur Chocolat, Mesparrow chante le spleen comme personne : « Je suis une marionnette, des fils au bout des doigts, qui décide ? C’est pas moi. C’est bien plus haut ».
Si le disque est une Jolie célébration de l’esprit et du sensible donc, il ne délaisse pas le corps pour autant. Le morceau Danse, dont la vidéo sort également le 15 janvier, incarne parfaitement cette énergie du présent, ce moment exutoire. L’artiste en parle en ces termes « Ce titre vient prendre le relais sur Différente, comme une seconde étape, celle de la libération. J’ai nommé ma différence, maintenant je libère mes chaînes pour laisser vibrer toute mon essence, toute ma singularité. Loin des peurs. Après avoir plongé en soi pour se retrouver, c’est notre corps que nous apprenons à aimer, non pas de l’extérieur, du miroir, mais de l’intérieur, des ressentis. Danser, c’est avant tout ressentir, se laisser traverser, exprimer. »
Finalement, puisqu’il n’est rien de tel que de se faire sa propre idée, cet album, dans lequel vous trouverez peut-être un écho à vos propres émotions, est à découvrir et à appréhender tel un voyage intérieur. En ces temps bousculés, il est à la fois un baume et un cadeau.
David Counil